Un avion luxueux fait par des Québécois
Bombardier amorce l’assemblage du Global 7000, qui comportera une douche et l’internet haute vitesse
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C’est la Rolls Royce des airs, l’avion censé assurer la relance de Bombardier. Destiné à une clientèle milliardaire et assemblé en bonne partie au Québec, le Global 7000 a franchi une étape cruciale lundi. Quatre de ces biréacteurs d’affaires sont en cours d’assemblage final, et leur livraison pourrait commencer d’ici un an.
Après avoir multiplié les retards, le programme Global 7000 de Bombardier semble enfin sur la bonne voie, en partie grâce à un prêt de 372,5 millions $ accordé par Ottawa, en février dernier.
L’avion a franchi, lundi, l’étape des 500 heures d’essais en vol, et la cadence de production s’accélère peu à peu, de sorte que les premiers clients pourraient recevoir leur nouveau bolide à 72,8 millions $ dans un peu plus d’un an.
Crucial pour le redressement
Ces signaux sont encourageants pour Bombardier, puisque le programme est l’un des « plus importants pour réussir le plan de redressement de l’entreprise » et pour assurer que celle-ci demeure un joueur de premier plan dans la catégorie des avions d’affaires. Le grand patron de Bombardier, Alain Bellemare, souhaite que la division des avions d’affaires génère des revenus de 10 milliards $ US d’ici à 2020.
Il s’agit aussi d’une excellente nouvelle pour le Québec, puisqu’une bonne partie de l’avion est construite dans la province, bien que l’assemblage « final » soit réalisé à Toronto, comme c’est le cas pour les autres aéronefs Global.
« Tout ce que touchent nos clients à l’intérieur de l’avion est fait ici au Québec », explique Mark Masluch, directeur des communications de Bombardier Avions d’affaires.
« Toute la main-d’œuvre spécialisée qui s’occupe de l’intérieur de l’avion est ici, à Montréal. La conception et l’ingénierie, tout ce qui a trait à la sélection et à l’approvisionnement, la fabrication des meubles, la peinture, la fabrication du cockpit et du fuselage avant, le montage des systèmes et des composantes... Tout ça se fait ici », énumère-t-il.
En outre, c’est à l’usine de Mirabel de la compagnie française Stelia, un fournisseur de Bombardier, qu’est réalisé l’assemblage du fuselage principal, qui forme la partie la plus longue de l’avion.
Embauches
Le carnet de commandes pour le 7000 est déjà bien rempli, un signal encourageant.
L’accélération de la production et la demande pour le 7000 signifient également que Bombardier Avions d’affaires procédera à des centaines d’embauches au cours de la prochaine année. Cadres, ébénistes, spécialistes en finition, ingénieurs et concepteurs devront être recrutés. Près de 2000 professionnels sont déjà à l’œuvre dans l’une ou l’autre des installations montréalaises de Bombardier Avions d’affaires.
Destiné à une clientèle riche
Cuisine dotée d’une machine à espresso de luxe, salon équipé d’une télévision HD et de l’internet haute vitesse, salle à manger assez spacieuse pour six personnes : l’avion Global 7000 de Bombardier offre le plus grand confort à ceux qui sont prêts à en payer le prix.
« Ce peut être des hommes d’affaires, des entrepreneurs, des gouvernements étrangers. On parle généralement de milliardaires, des gens qui ont beaucoup de succès qui ont besoin d’un outil de travail qui leur permet d’être productifs en tout temps », explique Mark Masluch, le directeur des communications de Bombardier Avions d’affaires.
Lauda a confirmé
L’avion est conçu comme lieu de travail — et de plaisir — dans les airs.
Son prix ? 72,8 millions $ US.
Bombardier ne dévoile pas la liste des acheteurs confirmés. Mais l’un des premiers acheteurs du Global 7000, dont la livraison doit commencer « dans la seconde moitié de 2018 » est l’ex-champion de Formule 1 Niki Lauda, un client de longue date de Bombardier, qui a confirmé son achat il y a deux ans déjà. Bombardier a depuis accumulé plusieurs mois de retard.
« La cabine est spacieuse et les quatre zones distinctes procurent plus de confort, surtout pour de plus longs voyages. Avec son autonomie et sa vitesse, je peux facilement voler de Vienne à São Paulo, et à toutes les escales du circuit de Formule 1, rapidement et efficacement », expliquait alors M. Lauda.
- Prix officiel : 72,8 millions $ US
- Entrée en service : 2e moitié de 2018
- Capacité : jusqu’à 19 passagers
- Durée de vol maximale : 13 h à 15 h
- Autonomie : 7300 miles marins (13 520 km) soit assez pour relier Genève à Honolulu et Londres à Singapour.