Assurez votre cancer
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Après l'assurance automobile, l'assurance habitation et l'assurance-vie, voici maintenant qu'on peut prendre une assurance cancer pour se prémunir contre les conséquences financières de la maladie.
Depuis septembre, Desjardins a mis en place l'assurance mieux-être qui vise directement les gens qui craignent d'être victimes d'un cancer. Si c'est le cas, on peut recevoir un montant allant jusqu'à 25 000 $.
Les primes débutent à 8,95 $, mais augmentent avec l'âge. «Le cancer est la maladie terminale la plus répandue au Canada, et on s'est demandé ce qu'on pouvait faire pour aider les personnes aux prises avec», dit François Morel, conseiller mise en marché des assurances chez Desjardins sécurité financière.
Ces montants sont surtout destinés à couvrir les pertes de revenus lors des traitements pour la maladie, mais aussi pour payer des soins comme l'acupuncture, des soins à domicile ou certains médicaments non couverts.
Plusieurs restrictions
Cette protection n'est toutefois pas ouverte à tous. La liste des restrictions est assez longue. Ainsi, si vous avez déjà eu un cancer, vous avez 60 ans et plus et que votre famille a été frappée par certains types de cancer, vous ne serez pas accepté.
De même, on refusera de vous verser la moindre prestation pour certains types de cancer dont le décès n'est pas imminent comme certains mélanomes, cancer de la peau ou de la prostate. Finalement, après 70 ans, vous perdez toute couverture même si vous avez versé des primes pendant des années.
Chez Desjardins, on se défend en disant qu'on veut offrir une couverture à un prix le plus bas possible. «Il existe des assurances pour des maladies graves qui donnent 500 000 $ ou 1 million $, mais on estime qu'un montant de 25 000 $ peut s'avérer intéressant», soutient François Morel.
Conséquences financières
La maladie a des conséquences parfois dramatiques sur les personnes atteintes, selon la Société canadienne du cancer. «Il y en a qui hypothèquent leur maison ou qui mettent leur retraite en veilleuse», dit le porte-parole, André Beaulieu.
Et c'est sans parler des conséquences physiques que ce stress supplémentaire peut amener.
«Si une personne retourne trop rapidement au travail, parfois même durant les traitements, ça risque de les prolonger et même de mettre la santé de la personne en péril», dit André Beaulieu.
Même s'il estime que l'assurance de Desjardins est un pas dans la bonne direction, il se questionne à savoir si le gouvernement en fait suffisamment.
DES CONSÉQUENCES FINANCIÈRES IMPORTANTES
«Moi, ça m'épuise. Heureusement, mes parents m'ont aidée, mais ça appauvrit tout le monde autour. Il faut que tu coupes les activités de famille. Le ski est devenu la raquette. Je me bats pour conserver ma maison. Si je la vend, comment je vais me remonter après ?»
-Marie-Hélène Dubé, cancer de la thyroïde qui en est à sa troisième récidive
«J'ai continué à travailler d'abord à cause de problèmes financiers. En vivant seule sans assurance-emploi, je n'avais aucun avantage social. J'avais un loyer à payer, je devais me nourrir et j'étais seule pour subvenir à mes besoins. Le bien-être social n'était pas une option. Malgré tout, je ne regrette pas d'avoir continué puisque les bienfaits de rester actifs sont importants»
-Carol Pincox, atteinte d'un cancer du sein en 2002
«Le stress financier m'a poussée à retourner au travail au printemps 2001. J'ai rapidement souffert d'épuisement. C'était trop tôt pour un retour au travail.»
-Caroline, 38 ans, guérie de la maladie de Hodgkin
«On ne s'en rend pas compte, mais les factures arrivent vite...les primes d'assurance automobile, le prêt auto, les frais de bureau, de thérapie...Je ne connais pas beaucoup de gens qui ont six mois de salaire en réserve. La vente de ma maison m'a fourni des liquidités que je n'aurais pas eues autrement.»
-Nancy, 39 ans, en rémission d'un cancer du rein