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Ces syndicats qui nous gouvernent 5

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Cinquante-cinq pour cent des dépenses de l'État québécois vont en masse salariale. Et le premier ministre n'a de cesse de nous répéter qu'on a fait mieux économiquement que dans le reste du monde industrialisé pendant la dernière crise.

UN SYNDICALISME IRRESPONSABLE

Par contre, la situation des finances publiques du Québec est catastrophique. D'ailleurs, le ministre des Finances luimême l'a répété à satiété l'an dernier. Ceux qui contredisent cet état de fait sont dans le déni le plus total. La dette du Québec, sans sa part fédérale, est maintenant de 225 142 780 388 $. Les responsables de cette situation intenable : les grandes centrales syndicales dans le secteur public québécois et des élus sans courage.

J'aimerais faire une importante distinction ici. Des gens ordinaires se lèvent tous les matins pour faire leur boulot honnêtement. Ils pensent à leur famille et à sa qualité de vie. Ils trouvent que leur revenu disponible est de plus en plus faible. Ils ne se demandent pas si leur centrale syndicale les représente bien ou non. Ou encore si ces organisations tiennent compte du bien commun ou non dans leurs revendications. La réalité est que la plupart des grandes organisations syndicales usurpent les cotisations -forcées -de leurs membres pour mettre de l'avant des programmes qui outrepassent leur mandat. Proposer de repousser l'atteinte de l'équilibre budgétaire au-delà de 2013-2014 et de geler les frais de scolarité est le meilleur exemple d'une odieuse irresponsabilité.

Le déclin de leur influence est marqué dans le secteur privé, alors ils se rabattent sur la fonction publique. Ce qui crée deux catégories bien distinctes de salariés. Avec un dollar au pair avec le greenback, plusieurs patrons du privé tiendront davantage à leur droit de gérance et feront tout pour éviter l'accréditation.

Ne parlons pas ici du problématique secteur de la construction, gangrené qu'il est par le crime organisé. Tout le monde reconnaît que les syndiqués «forcés» de ce secteur ne sont pas bien «représentés» par leur syndicat respectif, ils sont «intimidés» par des Rambo !

UN SYNDICALISME INNOVATEUR ?

Partout dans le monde occidental, les États surendettés font face aux mêmes défis, notamment le refus de toute réforme de la part des syndicats des fonctions publiques. Or, le gouvernement du Québec n'a pas reçu le message. Non seulement l'État a consenti des augmentations de salaire, de meilleures conditions, des clauses de «croissance économique» et d'inflation, mais il n'a pas obtenu quoi que ce soit en matière de productivité et d'amélioration. Le contraste est saisissant -surtout si l'on considère que le ministre des Finances nous classait cinquièmes des plus endettés au monde -entre les mesures prises par les différents gouvernements, surtout en Europe. Certains (dont l'Irlande, la Grèce et l'Espagne) font des compressions sur les salaires de leurs employés. D'autres (les États-Unis et le Japon) les gèlent.

Mais plus fondamental encore, pourra-ton saisir l'occasion de redéfinir le gouvernement dans les années qui viennent ? La productivité a crû à un taux plus élevé dans le secteur privé que dans le secteur public. Dans le privé, l'absence de syndicats ou des syndicats plus pragmatiques a permis de nouveaux modèles d'affaires, de se livrer à de l'innovation, de mettre fin aux échecs et de se débarrasser des mauvais éléments, par exemple. Nos syndicats seront-ils capables de faire preuve d'autant de pragmatisme ? Avec les leaders syndicaux que nous avons en ce moment, pas une chance ! Or c'est là que se trouve le vrai défi: comment fournir de meilleurs services aux citoyens au meilleur coût possible ?

Oui, nos lois du travail et nos conventions collectives doivent être réformées, non pas dans le sens où on l'entend trop souvent dans la bouche de l'orthodoxie gauchiste du 20e siècle, mais bien dans celui de la flexibilité du troisième millénaire.

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