/homepage
Élections 2011

Muguette Paillé, la vedette inattendue du débat des chefs

Madame Paillé est devenue la vedette du débat francophone.
© Agence QMI / Stéphan Desrochers Madame Paillé est devenue la vedette du débat francophone.

Coup d'oeil sur cet article

Muguette Paillé a eu le courage de dire à la télé qu'elle n'avait plus d'emploi. Et son pari pourrait être payant puisqu'elle a été une vedette inattendue du débat des chefs de mercredi soir sur tous les grands réseaux de télévision.

Pendant près de 20 minutes, le premier ministre du Canada et les trois chefs des partis d'opposition ont tout fait pour essayer de plaire à cette femme de 53 ans, de Sainte-Angèle-de-Prémont, en Mauricie.

Sa question sur la création d'emploi, particulièrement dans sa région, a provoqué un débat que chacun des chefs voulait emporter.

Le nom de Mme Paillé a été prononcé à plusieurs dizaines de reprises, particulièrement par le chef libéral, Michael Ignatieff, qui ne cessait de la prendre en exemple.

Représentative du vrai monde

Jointe par le Journal de Montréal juste au moment où les chefs terminaient de lui répondre, mercredi soir, Mme Paillé se réjouissait d'avoir ainsi inspiré les chefs.

«Je suis très contente. Ça m'a fait plaisir de voir qu¹ils ont pris ma question à coeur», a-t-elle dit.

«Je pense que je suis représentative de beaucoup de monde. Surtout dans ma région, où le taux de chômage est très élevé», a expliqué cette Mauricienne, revenue dans sa région natale il y a un an et demi, après un séjour en Montérégie.

«Je suis une baby-boomer. C'est notre génération qui est la plus nombreuse.»

«Ils ne peuvent pas nous oublier. C'est difficile de se trouver un emploi à 53 ans.»

Qui a été le meilleur ?

Selon Muguette Paillé, c'est Jack Layton et Michael Ignatieff qui ont le mieux répondu à sa question.

«Certainement pas M. Harper. Il n'a montré aucune empathie. Je ne l'ai pas aimé du tout. Mais j'ai bien aimé M. Layton et aussi M. Ignatieff qui ont bien répondu», a-t-elle dit sans mentionner le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.

Elle n'a pas été agacée par le fait que Michael Ignatieff utilise l'exemple de ses parents, notamment pour parler des aidants naturels.

«M. Ignatieff a été très réaliste dans sa réponse. Il parlait de ma réalité. Quand il a parlé de mes parents, je me suis demandé s'il avait fait une enquête sur moi. Mes parents sont en santé, ils ont 84 et 86 ans. C'est vrai que je me préoccupe d'eux», fait-elle remarquer.

Un emploi pour Mme Paillé

Mercredi, sur les réseaux sociaux comme Twitter, des internautes offraient déjà des emplois à Mme Paillé.

«Quand j'ai dit que j'étais sans emploi, je me suis dit que ça serait une lame à double tranchant. Que ça pouvait peut-être m'aider ou me fermer des portes. On verra bien», dit-elle.

«Je veux un emploi chez-nous dans ma région, où je suis revenue vivre, dans mon comté, ma municipalité. Je ne veux pas m'exiler pour aller dans un Walmart ou aller dans un McDonald's», précise-t-elle, en ajoutant qu'elle aimerait être aidante naturelle, mais «payée pour le faire».

Commentaires