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« Dans les craques du système »



Les familles de Québécois assassinés à l’étranger se retrouvent dans un vide juridique faisant en sorte qu’elles n’ont pas droit aux indemnisations normalement offertes aux victimes d’actes criminels versées par le gouvernement provincial.

Les programmes d’indemnisation des victimes d’actes criminels étant de compétence provinciale, les familles de personnes assassinées outre-mer se retrouvent à « tomber entre les craques du système». « A priori, quelqu’un qui a été tué à l’étranger ne peut être pris en charge nulle part », confirme la professeure de criminologie Catherine Rossi.

« Pour l’IVAC (le programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels québécois) c’est très clair, vous ne pouvez pas avoir de compensation financière si le crime a lieu ailleurs qu’au Québec », renchérit la criminologue Jo-Ann Wemmers, de l’Université de Montréal.

Les proches des victimes n’ont pas plus droit aux services des Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC).

« C’est complètement absurde parce que ce sont des services gratuits fournis par le Québec. Le service est là de toute façon », ajoute Mme Rossi. Elle précise cependant que les intervenants des CAVAC font souvent preuve de beaucoup d’humanisme et reçoivent tout de même les victimes dont le drame s’est produit à l’étranger.

Inégalité canadienne

Jo-Ann Wemmers fait remarquer qu’il y a d’importantes différences à l’intérieur même du Canada en matière d’indemnisation de victimes d’actes criminels.

« À Terre-Neuve, il n’y a pas de programme d’indemnisation parce que le gouvernement est trop pauvre. Même certaines victimes d’actes criminels commis au Canada ne sont pas indemnisées; c’est ça qui est un peu pervers dans tout ça », dit-elle.