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Des exploits improbables et hilarants

Des exploits improbables et hilarants
Film de Jay Duplass et Mark Duplass. Avec Jason Segel, Ed Helms. Photo courtoisie


S’ils ne font pas attention, les réalisateurs naturalistes Jay et Mark Duplass pourraient être sortis du groupe « Mumblecore » à cause de leur comédie Jeff, Who Lives at Home.

Le terme « Mumblecore » englobe (et est maintenant peut-être archaïque) le genre de films indépendants montrés à Sundance et à South By Southwest pendant les années 2000, de petits films noirs aux dialogues majoritairement improvisés, caméra à l’épaule et sans souci d’un scénario qui se tienne, pourvu que le tout fasse « vrai ».

« Vrai » est un terme vague qui décrit ce qui arrive dans Jeff, Who Lives at Home. On voit un premier accident de voiture savamment chorégraphié au début (avec une Porsche, rien de moins !) et un autre à la fin du film, qui se déroule du haut d’un pont. Déjà, on y trouve bien plus d’action que dans Cyrus, leur long métrage précédent.

Dans Jeff, Who Lives at Home, les Duplass révèlent un sentimentalisme presque hollywoodien et répondent même à bien des questions avec leur fin. C’est assez pour que les gamins à Austin leur tournent le dos.

Bonne improvisation

Mais, et c’est là le plus surprenant, Jason Segel, Ed Helms et Susan Sarandon sont tellement bons à improviser leurs dialogues drôles et touchants qu’on croirait qu’ils ont eu un scénario, et très bien écrit en plus.

Rempli de vibrations cosmiques qui ne sont pas sans rappeler J'aime Huckabees de David O. Russell (et sentez-vous bien à l’aise d’utiliser ce dernier comme moyen de savoir si vous aimerez le long métrage), Jeff, Who Lives at Home est le portrait le plus amoureusement réalisé d’un fumeur de joints depuis Le grand Lebowski.

Jeff, Who Lives at Home nous fait faire la connaissance de Jeff (Jason Segel), un trentenaire qui vit à Bâton Rouge, en Louisiane et qui est tellement démotivé qu’on ne peut même pas lui faire confiance pour aller dans une quincaillerie acheter de la colle pour réparer un volet — la seule responsabilité qu’il a dans la journée pendant laquelle se déroule le film. Après avoir copieusement fumé, il reçoit un mystérieux appel dans lequel on demande un certain « Kevin ».

Convaincu que la fatalité va se mêler de son existence et que « Kevin » — peu importe qui il est — est la clé de tout, Jeff part à sa recherche. Ses mésaventures du mauvais bord de la ville vont le faire entrer en contact avec son frère (Ed Helms), un homme désagréable qui détruit son mariage et avec sa mère frustrée (Susan Sarandon), énervée par l’attention que lui voue un mystérieux admirateur.

Comme dans Le grand Lebowski, les exploits improbables de Jeff s’empilent les uns sur les autres comme des accidents, mais toujours avec le sentiment que la fatalité plane au-dessus des crashs émotifs.

Sarandon, toujours aussi belle

Et la touche des Duplass, qui aiment les gros plans quasiment dermatologiques, se manifeste aussi ici. Dans ce cas précis, seule Susan Sarandon reste toujours aussi belle. Avec Jason Segel, cela se traduit par une pâleur typique de la vie à l’intérieur, un peu comme un champignon après plusieurs années.

En fin de compte, les ficelles sont un peu grosses — au point d’en grogner. Mais je peux m’en contenter, surtout en comparaison d’une fin qui se veut de l’art.







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