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Hip-hop, hip-flop

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Plusieurs bars de Montréal devront cesser de faire jouer de la musique hip-hop s’ils veulent conserver leur permis d’alcool. Yo bitch ! Vous êtes dans le champ !

La stratégie de bannir quelque chose pour l’éliminer a très souvent l’effet contraire. Si on bannit le hip-hop, avant longtemps même les comptables se déhancheront au son de cette musique lors de leur congrès !

La Régie des alcools, des courses et des jeux argumente que la musique hip-hop attire une faune proche des gangs de rue. On devrait plutôt rendre cette musique omniprésente, de sorte que chaque centre commercial, chaque pharmacie et, évidemment, chaque ascenseur diffuse du hip-hop en permanence. En moins de temps qu’il ne faut pour rapper « Get down bitch, ‘coz I’m filthy rich ! » on deviendrait complètement indifférent à cette musique surexposée et ayant désormais perdu son attrait hors la loi.

On devrait plutôt bannir la musique classique ! En le rendant illégal, le classique redeviendrait populaire. D’autant plus que c’est une musique apaisante et qui n’incite aucunement à la violence. Sauf peut-être dans certains passages d’opéra de Wagner où la soprano beugle son agonie pendant 25 minutes ! Musique qui fut fort populaire à son époque, le classique a depuis subi le sort qu’on voudrait faire subir au hip-hop : une omniprésence sous forme de « musak » dans les centres commerciaux, ascenseurs et comme musique de publicité. Voilà pourquoi quand on dit « musique classique », la majorité de la population pense à Zamfir, un « son » sirupeux et vide de substance.

Pourtant, la musique classique est riche et variée, elle produit même des effets bénéfiques. Les fermiers qui font jouer du Mozart pour leurs poules et leurs vaches voient une augmentation significative de leur production. Même les nouveau-nés profitent de la musique classique. Aucune étude n’a prouvé que cela les rend plus intelligents, mais elles confirment toutes que ça rend bébé plus calme. Imaginez maintenant si la musique classique devenait illégale, non seulement on se débarrasserait de Zamfir dans les ascenseurs, mais nos jeunes écouteraient du Bach dans des clubs clandestins tout en sirotant une tisane à la camomille. Les policiers devraient toutefois surveiller les clubs où on joue du Wagner, car, en termes de violence et d’incitation à l’agressivité, à côté de Wagner, le hip-hop, c’est de la petite bière !

Erratum

Vous avez été plusieurs à me signaler une erreur dans ma chronique de la semaine dernière, lorsque j’ai parlé des 12 stations du chemin de Croix, alors qu’il y en a 14. Comme dirait Pierre Gauthier concernant la saison peu glorieuse des Glorieux : mea culpa ! Mais que celui qui n’a jamais fait d’erreur lance la deuxième pierre. Il faut dire aussi que c’est plus facile de se tromper avec les chiffres. Parlez-en au ministre Peter Mackay, qui ne voit pas la différence entre 15 et 25 milliards dans le prix des avions de chasse F-35 !

Dans le cas de Mackay, on peut facilement présumer qu’il a agi de mauvaise foi. Mais certains chiffres sont davantage sujets à interprétation. Par exemple, j’ai découvert plusieurs sources parlant de 15 (voire 19) stations pour le chemin de Croix ! Dans le cas des 10 commandements, certains plaident qu’il n’y en a en fait qu’un seul : « Aime ton prochain », et que les neuf autres ne sont que des redites. En effet, si tu aimes vraiment ton voisin, tu ne le tueras pas ! Même chose avec les sens. La sagesse populaire veut qu’il y en ait cinq. Mais ceux qui connaissent ma blonde savent qu’il y en a six, quand on ajoute l’intuition féminine ! Et jamais je ne contredirai les chiffres de ma blonde... surtout quand elle argumente avec la puissance d’une soprano wagnérienne­ !

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