Une loi irréaliste
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Depuis l’adoption du projet de loi 78, certains prônent la désobéissance civile. Cette attitude ne nous mènera pas vers une solution... Cela dit, une loi dont l’application s’avère impossible n’est pas non plus un moyen de remédier à la crise.
Il aura fallu la tenue d’une manifestation de plus de 100 000 personnes au centre-ville de Montréal pour faire apparaître le côté irréaliste de la loi 78. La police, confrontée à la réalité, a jugé qu’il devenait impossible d’appliquer cette loi puisqu’un nombre énorme de gens ne la respectent pas à la lettre.
Cette loi ne nous fait pas avancer. Elle n’assure pas notre sécurité. Elle devient de facto caduque !
Élargissement du débat
Au départ, nous avions affaire à des étudiants qui s’opposaient à la hausse des frais de scolarité. Maintenant, on s’est éloigné du débat d’origine... Il y a toute sorte de monde, pas seulement des étudiants, dans la rue. La loi 78 est devenue la nouvelle bête noire des manifestants. Cette loi nourrit une insatisfaction plus générale envers le gouvernement.
Comment en sommes-nous arrivés à cela ?
Initialement, les étudiants se présentaient comme les victimes d’une politique nuisible pour l’accessibilité aux études supérieures. Après 100 jours d’affrontement, c’est toute la société qui peut se dire « victime » puisque c’est nous tous qui payons le prix de l’entêtement.
Un fardeau pour le Québec
Ne sous-estimons pas la facture que nous payons pour ce conflit. Notre activité économique est ralentie. Une cohorte d’étudiants arrivera en retard sur le marché du travail. Pendant que le Québec s’enlise dans le conflit, ses concurrents internationaux ont l’occasion de prendre sa place. Demandons-nous si le prix à payer collectivement pour ce marasme est plus ou moins élevé que le surplus que la hausse des frais devait nous permettre d’engranger... Malheureusement, loin d’assagir les groupes en place, chaque jour qui passe semble conforter chacun dans son impression qu’il peut l’emporter sur l’autre.
C’est paradoxal, mais... plus la situation s’envenime et plus la bonne foi devient indispensable à un règlement. Même par-delà le fossé qui sépare les parties belligérantes, des discussions valent mieux que des affrontements par médias interposés, que des lois spéciales ou que des gestes de désobéissance civile. Voilà pourquoi je crois que le gouvernement, sans renoncer à son objectif initial, doit poursuivre les discussions avec les représentants étudiants au lieu de compter que ceux-ci finiront par flancher.
tout un scénario !
