La protestation prend forme en Ontario
Coup d'oeil sur cet article
TORONTO – L'automne s'annonce chaud en Ontario. C'est du moins ce que laisse entendre la Fédération canadienne des étudiants (FCÉ) qui veut créer une dynamique dans la province, en s'inspirant des mouvements de protestation au Québec, afin d'exiger une réduction des droits de scolarité.
La présidente de la section ontarienne de la FCÉ, Sandy Hudson, n'a pas manqué de rappeler que les droits dans la province sont les plus élevés au Canada, lors d'une conférence de presse, vendredi matin, lorsqu'elle a fait part des intentions des étudiants à protester la situation.
«L'éducation et l'accessibilité sont en crise ici, a-t-elle lancé. Nous payons de plus en plus, mais la qualité de l'éducation ne s'améliore pas. Au contraire.»
Quelque 150 étudiants et membres de groupes sociaux de lutte contre la pauvreté ont marché pendant plus d'une heure dans les rues de Toronto, mardi, en solidarité avec les étudiants québécois, et pour dénoncer la loi 78.
Jeudi matin, un groupe d'étudiants de l'Université d'Ottawa a bloqué l'accès aux bureaux administratifs pour dénoncer une hausse proposée de 5% des droits à compter de septembre. Et, jeudi soir à Toronto, il y a eu une autre manifestation sur le campus de l'Université Ryerson, à Toronto.
La FCÉ et d'autres groupes sont à préparer un rassemblement prévu le 5 juin. Les détails ne sont pas encore déterminés.
«La chose la plus importante que nous pouvons faire en Ontario pour démontrer notre appui au Québec est d'apporter l'esprit démocratique, de ténacité, de combativité et d'efficacité ici en Ontario. Et nous en sommes capables», a indiqué Xavier Lafrance, étudiant en sciences politiques à l'Université York, à Toronto.
Mme Hudson a toutefois admis qu'il sera plus facile pour le mouvement de prendre de l'ampleur en Ontario lors de la rentrée scolaire en septembre puisque les cours pour l'année 2011-2012 sont terminés. La FCÉ évoque la possibilité d'une grève.
Benoît Dupuis, représentant syndical pour le personnel scolaire des collèges communautaires, a indiqué que ce sont les étudiants qui décideront de la marche à suivre.
«On se bat constamment pour garder une éducation qui aidera les jeunes à se trouver un emploi, et aussi pour que cette éducation de qualité aide l'Ontario à se sortir du trou dans lequel elle est plongée», a-t-il noté.
En Ontario, les étudiants de premier cycle à l'Université paient en moyenne 6316 $ par année, selon Statistique Canada. La moyenne au Québec s'élève à 2411 $ tandis que la moyenne canadienne est de 5146 $.