Des premières heures payantes
Les policiers ont trouvé ce qui seraient les armes du crime dès le début de leurs recherches
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La minutie, la patience et les efforts que les policiers montréalais ont mis durant les premières heures déterminantes de leur enquête ont vraisemblablement permis l’arrestation rapide de Magnotta.
Mais, le fugitif de 29 ans a aussi commis « des erreurs » qui ont fait en sorte que les policiers n’ont jamais été à plus de « 10 ou 12 heures » derrière lui, a dit le commandant Denis Mainville, hier, en conférence de presse.
En plus de laisser le tronc dans une valise, qui a rapidement attiré l’attention, Magnotta a jeté aux ordures des documents affichant son nom.
Comme si ce n’était pas assez, dans l’amas d’ordures, les policiers ont retrouvé un pic à glace et des couteaux, qui pourraient être les armes du crime. Ils ont également découvert des vêtements appartenant au présumé tueur et deux autres membres de la victime : un bras et une jambe.
Travail de moine
Hier, M. Mainville a souligné le travail des policiers de l’identité judiciaire et ce n’était pas par politesse.
Les techniciens en scènes de crime et des enquêteurs des crimes majeurs ont en effet passé entre 18 et 20 heures dans les déchets à ouvrir tous les sacs et à passer leur contenu au peigne fin.
« On a fait venir un camion 10 roues et ils ont tout examiné, le moindre kleenex, la moindre couche de bébé », a raconté l’officier, en mimant toute la délicatesse employée par les policiers.
Vrai passeport
C’est avec un passeport au nom de Luka Rocco Magnotta que ce dernier s’est envolé vers Paris. Dans la capitale française, il a retiré ou tenté de retirer à quelques reprises de l’argent de son compte de banque qui contenait moins de 10 000 $, nous a-t-on dit.
Il n’aurait pas beaucoup changé son apparence, se contentant de porter des lunettes soleil, et une perruque.
L’enquête « est terminée à 50 % ». Les policiers recherchent encore la tête, un bras et une jambe de la victime et n’excluent pas qu’ils puissent avoir été emportés par les éboueurs. Ils se questionnent toujours sur le mobile.
« Les deux hommes se connaissaient, mais nous n’avons pas d’information sur le profilage de la victime ou son orientation sexuelle », a-t-il dit.
« Sur une échelle de l’horreur de 1 à 10, je mets dix. En 29 ans de carrière, je n’ai jamais vu un tel crime. Ce sont des images qui vont me demeurer en tête », conclut M. Mainville