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Indignation devant une justice trop clémente

Les décisions rendues dans des causes ont soulevé l’ire de plusieurs personnes



Sentences trop clémentes, libération hâtive, peine sans prison : plusieurs décisions judiciaires rendues ces derniers jours font réagir en raison du manque de sévérité des juges.

« La population s’élève contre des sentences clémentes, constate le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu. Et je note qu’un fossé se crée entre (...) certains juges et les attentes de la population ».

Certains cas (voir autres textes) ont fait réagir, depuis le début de la semaine.

Hier, l’ex-cardiologue Guy Turcotte a obtenu la possibilité d’obtenir des sorties, moins d’un an après avoir été déclaré non-responsable criminellement des meurtres de ses deux enfants.

La mère des victimes, Isabelle Gaston, s’est dite frustrée de « ce manque de considération ».

« Système de merde »

Le même jour, le jeune Brandon Pardi a évité la prison. Conduisant trop vite, lors d’un dépassement illégal, sans faire un arrêt obligatoire, il avait fauché une fillette.

Désabusée de cette sentence, la mère de la victime, Nadine Leduc a quitté la cour en coup de vent.

« Est... de système de merde », a-t-elle dit.

Toujours hier, un homme s’en est tiré lui aussi sans prison pour avoir transmis volontairement le VIH à un partenaire sexuel.

Lundi, un homme coupable d’une affaire sexuelle sortant du tribunal en liberté a été roué de coups par une femme frustrée de voir qu’il ne serait pas incarcéré. Une affaire qui a fait la Une du Journal, hier.

Cap sur la réhabilitation

Mais que se passe-t-il donc ?

Selon Pierre Noreau, chercheur au Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal, il constate lui aussi un fossé énorme entre les attentes spontanés de la population et les décisions rendues.

« Les victimes ont l’impression qu’elles n’ont pas été écoutées par la justice, » ajoute M. Boisvenu.

C’est sans compter qu’au Québec, les tribunaux privilégient la réhabilitation devant la punition.

« Les tribunaux abordent les sentences dans une perspective de réhabilitation. Et c’est plus fort au Québec », estime M. Noreau.

Crier à l’injustice

Mais selon le sénateur Boisvenu, c’est lorsque les sentences ne sont pas proportionnelles à la gravité du crime que les familles fulminent.

Autre fait non négligeable : la méconnaissance du système judiciaire, des faits exacts d’une cause et de la jurisprudence, incite le public à crier à l’injustice.

« Compte tenu des informations qu’ils ont, du fait qu’ils ne connaissent pas tous les faits de la cause, ça peut s’expliquer, que les gens ont tendance à prendre des positions plus radicales, plus sévères », dit M. Noreau.

Avec la collaboration d’Éric Thibault et de l’Agence QMI.

marc.pigeon@quebecormedia.com







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