L’échec électoral
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U ne des raisons avancées pour expliquer l’échec électoral du Parti québécois en 2007 – selon les analystes politiques –, c’était notamment d’avoir conservé la promesse de tenir un référendum « dans les meilleurs délais à l’intérieur du mandat ». Aussitôt le 27 mars franchi, le tout avait été accueilli avec soulagement, tant chez les boisclairiens que chez les maroisistes; on était tout content de s’être enfin débarrassé de cette promesse. Ça semblait être la chose à faire. Jamais plus de promesse de « se peinturer dans le coin », jurait-on.
Le week-end dernier, dans une assemblée réunissant 400 personnes de ce qu’on appelle le Nouveau mouvement pour le Québec, on est reparti de la case « Départ ». Surprise ! On parle d’élections référendaires et de « geste subversif » ! On nage en plein délire ! Pourquoi ne pas revenir aux bonnes vieilles méthodes du FLQ (« geste subversif »), tant qu’à y être ? Les hurluberlus qui se sont présentés au micro pour servir des recettes ridicules et éculées, le week-end dernier, devraient être là où ils appartiennent fondamentalement : à la littérature dadaïste. Les autres ne sont que des caribous dont la destination est aussi certaine que leur triste sort.
Le monde du politique est le monde du possible. Ceux qui négligent le principe de réalité risquent de se retrouver dans des recoins groupusculaires. Mais à force de diviser le mouvement souverainiste comme on est train de le faire, il ne restera que deux forces politiques crédibles : le Parti libéral du Québec et le mouvement qui tient lieu pour le moment de parti politique (CAQ). Aucune de ces deux forces n’est souverainiste. Si ça continue, le PQ n’occupera plus que quelques strapontins pour spectateurs tardifs. Le duel se fera entre partis franchement fédéralistes.
Ces contestataires ne voient-ils pas que le jeu est le même ? Fédéralistes contre souverainistes ? « Tout le monde aux abris ! », semblent avoir adopté les souverainistes comme cri de ralliement. L’histoire est presque écrite d’avance. Pris de panique par le tsunami du 2 mai, certains se font hara-kiri sur la place publique.
L’AVENIR
Nul ne peut prédire l’avenir. C’est vrai aussi pour la prochaine élection. Mais l’alignement des astres dans le ciel québécois ne raconte rien de bon du côté du mouvement souverainiste. À mon avis, si ma carte du ciel dit vrai, ça prendra un événement dramatique majeur, peut-être dans 10 ou... dans 50 ans, pour se remettre de ce manque de discipline historique.
Déjà, le vieil adversaire aux tendances dominantes – le peuple canadien-anglais – vient de décrocher deux toiles de peintres québécois pour les remplacer par des portraits de la reine ! La marine et l’aviation seront enjolivées de l’adjectif « royal », adjectif qu’on n’a plus vu depuis 1964. Et ce, dans l’indifférence totale ! Ce pays qui continue de nier quelque accommodement que ce soit au Québec depuis 1982, quel que soit le gouvernement qui le dirige, fait rouler son rouleau compresseur, écrasant tout sur son passage. Bientôt, nous ne parlerons pas que de symboles monarchiques, mais aussi du poids du Québec au Parlement fédéral et ainsi de suite.
Ce pays est en train de façonner comme n’importe quelle province une nation pourtant différente de la nation canadienne- anglaise.
Entre-temps, le caribou risque d’oblitérer toutes les chances que le Parti québécois prenne le pouvoir ou forme l’opposition : ce sera sa mort subite et brutale. Comme le Bloc...