Retour au bercail après la tornade
Les douze derniers mois ont été très chargés pour le groupe montréalais The Barr Brothers. « Une vraie tornade ! », reconnaît le batteur Andrew Barr. Eux qui se sont produits la plupart du temps à l’étranger ne pouvaient être plus heureux que de jouer à domicile, au Festival de jazz, dans ce qui sera le plus gros concert de leur carrière.
Les Barr Brothers connaissent assez bien le Métropolis, car ils s’y sont produits en première partie de Karkwa, Ben Harper et durant M pour Montréal. Mais pour la première fois, le quatuor sera en tête d’affiche.
« C’est fantastique d’avoir ce concert ici, dit Sarah Page, harpiste du groupe. Tous nos amis et nos familles seront là. Nous avons toujours eu un super accueil à Montréal. Les spectateurs ont toujours été derrière nous. Faire partie d’un festival international à Montréal, c’est le meilleur scénario possible. »
Selon le chanteur Brad Barr, chaque spectacle est important à sa façon. Celui du Métropolis n’aura donc pas une connotation différente. « Nous essayons de penser que chaque concert peut changer notre vie ou celle de l’assistance. Ce spectacle sera plus gros, oui, et il sera dans un grand festival, mais nous le considérons comme aussi important que n’importe quel autre show. »
Montréal généreux
Le fait de jouer chez soi change toutefois la donne au niveau de ce que le groupe peut offrir au public. « Nous pouvons apporter nos chats », dit Andrew. « Et aussi l’évier de la cuisine, si nous voulons, ajoute Brad. En même temps, il y a plus de pression, car il y a tant de choses que nous pouvons faire. »
La moitié des chansons du concert seront celles que l’on retrouve sur le premier album du groupe, paru l’an dernier. Le reste sera du nouveau matériel. « Il y a déjà des nouvelles chansons que nous jouons en spectacle depuis environ huit mois, dit Brad. En même temps, c’est dur de savoir si nous allons faire autant de nouvelles chansons, car étant donné qu’il s’agira d’une grosse foule, nous pensons que la plupart des gens nous verront pour la première fois. Ils voudront donc entendre la musique qu’ils connaissent de l’album. »
« Le public de Montréal est toujours très généreux avec nous, ajoute Andrew. Nous jouons généralement nos nouvelles chansons pour la première fois ici, car les gens sont ouverts. Il n’y a pas de mur entre nous, où nous devons d’abord les impressionner. »
Boule de neige
Depuis la sortie de l’album, la formation est partie dans une longue tournée qui l’a amenée aux quatre coins de l’Amérique, ainsi qu’en Europe. « Ç’a été une tornade de bonnes choses », dit Andrew.
« Passer autant de temps ensemble sur la route a été bon pour le groupe, dit Brad. Ça nous a rapprochés. Nous nous connaissons beaucoup mieux maintenant. Et nous connaissons aussi maintenant les limites du groupe. Nous avons fait une série de 19 spectacles consécutifs et nous ne referons plus ça. »
En France et à Londres, les réactions ont été parmi les plus chaleureuses envers le groupe. « Nous avons joué en Europe, où nous avons eu des réactions très différentes, dit Andrew. C’était intéressant de voir les gens réagir de façon différente selon les cultures. Ce qui me fait plaisir, c’est que la musique que nous jouons sans cesse depuis la dernière année me paraît encore comme étant rafraîchissante chaque soir. »
Quel est l’aspect qu’ils ont trouvé le plus excitant de la dernière tournée ?
« Le fait que ça ait fait boule de neige, répond Andrew. Dans la dernière tournée, nous sommes, entre autres, allés à Boston, New York, Washington et Chicago. Nous avons vu qu’il y avait un public là-bas. C’était la chose la plus excitante pour nous. »
Signé sur l’étiquette Secret City Records, The Barr Brothers a bénéficié de l’aide de Patrick Watson et de Plants and Animals, qui sont dans la même boîte.
Le plein potentiel
« Ils sont parmi nos amis les plus proches, dit Andrew. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nous sommes sur Secret City. Patrick Watson avait parlé de nous à la compagnie. »
Après quelques festivals canadiens, le groupe s’enfermera en studio cet automne pour travailler sur son deuxième album. « J’ai toujours la sensation que nous n’avons pas atteint le plein potentiel de ce groupe, dit Brad. On dit qu’on utilise 10 % de notre cerveau, alors on utilise seulement 10 % du cerveau collectif du groupe. » « J’espère qu’on pourra se rendre à 12 % », rétorque Sarah. « C’est le niveau d’Einstein, ça », dit Brad. « Allons-y pour 11 %, alors ! », conclut la musicienne.
The Barr Brothers sera en spectacle le 1er juillet au Métropolis.