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L’affaire Pierre Duchesne

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L’arrivée du journaliste et analyste de Radio-Canada à l’Assemblée nationale, Pierre Duchesne, comme candidat du Parti québécois dans Borduas prend toutes les allures d’un scandale politico-journalistique.

Duchesne agissait-il comme agent double? Pendant qu’il travaillait comme prétendu observateur neutre et objectif, payé par les contribuables canadiens, pactisait-il déjà avec le PQ?

Les libéraux semblent penser que oui et viennent de porter plainte auprès du Conseil de presse et de l’ombudsman de Radio-Canada.

Ils accusent Duchesne d’avoir, au cours des derniers mois, exercé sa profession alors qu’il négociait déjà son passage à la politique partisane.

Là où les libéraux font erreur, selon moi, c’est sur la durée de la période pendant laquelle Duchesne aurait eu une double-vie.

Biais radio-canadien

La Coalition Avenir Québec devrait dès maintenant renchérir puisque l’ADQ soupçonnait depuis bien plus longtemps l’existence d’une relation malsaine entre Duchesne et le PQ. En 2008, l’ADQ déposait d’ailleurs une plainte documentée de plus de 40 pages auprès de l’ombudsman de Radio-Canada sur le travail biaisé du péquiste Duchesne.

La CAQ ferait oeuvre utile si elle rendait aujourd’hui public ce document.

Que la direction de Radio-Canada ne vienne plus parler de la qualité exceptionnelle de son service d’information et de ses standards éthiques supérieurs, avec un code de déontologie épais comme un bottin de téléphone. Elle savait depuis des années qu’elle comptait possiblement une taupe péquiste dans ses rangs, sans jamais avoir jugé bon la suspendre et enquêter sérieusement.

S’il y a une formation qui a subi des coups bas de la part de Radio-Canada, dans l’histoire politique récente du Québec, c’est bien l’ex-parti de Mario Dumont. L’ADQ n’a connu que deux seules montées importantes en popularité durant sa trop courte vie: la première au printemps 2002, avec quatre victoires aux élections complémentaires... pendant une grève à Radio-Canada! La seconde, à l’élection d’avril 2007, où Radio-Canada a été contrainte, après le départ « surprise » de son journaliste Bernard Drainville au PQ, de dépêcher dans l’autobus adéquiste une journaliste professionnelle d’Alberta, habituée de couvrir objectivement des débats politiques gauche-droite.

Passé trouble

Il faut rappeler que c’est aussi sous le leadership et l’activisme de Duchesne qu’en 2009-2010, la tribune de la presse parlementaire à l’Assemblée nationale s’immisçait dans le conflit de travail au Journal de Québec en refusant d’accréditer deux journalistes. L’organisation Reporters sans frontières fut alors contrainte d’intervenir pour souligner que la liberté de presse était menacée.

Plus récemment, le 19 mai dernier, Duchesne manifestait publiquement en appui aux carrés rouges. Lorsque je l’ai interpellé là-dessus sur Twitter, il m’a répondu que je tentais de « détruire » sa réputation et qu’un journaliste « peut participer à une manif ». Je voulais pourtant juste exposer, une fois de plus, son parti-pris péquisto-gauchiste.

Quelques jours plus tard, Duchesne démissionnait de son poste pour des « raisons familiales »... Quand on commence sa carrière politique en mentant ainsi, imaginez la suite. Avec un tel candidat-vedette, le PQ ne pourra plus accuser quiconque de malhonnêteté.

Maintenant Duchesne démasqué, espérons simplement que les citoyens de Borduas feront payer chèrement aux troupes de Pauline Marois de les prendre ainsi pour des électeurs manipulables.

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