Diaboliser
Proulx

Un certain Kamal Lufti, qui devait se présenter pour la CAQ dans Chomedey, a affirmé que les séparatistes sont des « racistes » et qu’ils le traitaient comme un « Noir »...
Eh bien, M. Lufti aurait eu des chances de gagner ses élections, puisque les racistes québécois ont été les premiers au Canada à élire un député noir à Gatineau, en 1976, avec le péquiste Jean Alfred. Les gens de la ville d’Amos sont extrêmement racistes eux aussi puisqu’ils ont depuis plusieurs années un maire d’origine haïtienne : Ulrick Chérubin.
Notre braillard ex-caquiste ose crier au racisme contre Bernard Drainville qui a rejeté ce poison qu’est le multiculturalisme, cette doctrine tout juste bonne à ériger des tours de Babel. Les Québécois n’ont pas eu besoin du multiculturalisme pour être les premiers à élire à Trois-Rivières une circonscription catholique et tricotée très serrée, un député juif, Ezekiel Hart, en 1807.
À qui profitera la sortie hystérique de M. Lufti ? Probablement au Parti libéral. Cette formation a toujours été un épouvantail à moineaux.
Souvenons-nous de l’époque du fameux « FLQ = PQ » qui utilisait les méfaits du Front de libération du Québec pour s’en prendre à la formation de René Lévesque, la plus démocratique en Amérique du Nord. Vous devriez le savoir, M. Lufti, puisque vous êtes au Québec depuis 37 ans ! Connaissez-vous l’humiliation de Meech ? Le règlement 17 en Ontario ? La pendaison de Louis Riel ? J’en doute.
En finir avec le multiculturalisme
M. Lufti est emblématique de ce qui va mal avec le multiculturalisme : un homme qui demeure obstinément un étranger malgré ses 37 ans passés parmi nous et qui méprise ouvertement sa société d’accueil par ignorance ne peut être que le résultat du multiculturalisme qui enferme chacun dans sa petite culture.
Le multiculturalisme, c’est un fil de bord en bord de la rue Hutchison, où je n’ai pas le droit de passer avec ma voiture pour respecter les caprices de la secte hassidique.
Le multiculturalisme, c’est un Taj Mahal à Ville-Lasalle dans lequel je n’ai pas le droit d’entrer parce que je suis un Canadien français catholique.
Et que dire de certaines mosquées où je n’ai pas le droit de mettre les pieds ?
Le méchant Duplessis
Le metteur en scène Dominic Champagne a récemment contribué à entretenir les tenaces préjugés « anti-Duplessis ».
Il a dit songer à se présenter comme « candidat libéral indépendant », à Outremont, contre Raymond Bachand, et dit se reconnaître « dans les libéraux qu’ont été René Lévesque, Paul Gérin-Lajoie ou Georges-Émile Lapalme, ces gens qui ont voulu un jour en finir avec le duplessisme ».
Encore ce dénigrement de Duplessis ! Ce dernier aurait vendu notre minerai « à un cent la tonne »... Eh bien, nos « pelleteux de nuages » anti-Duplessis oublient de dire que le père de la Révolution tranquille, Jean Lesage, a renouvelé ce même contrat au même prix ; même chose avec Joey Smallwood, de Terre-Neuve, pour le Labrador. Ce que ça nous a donné ? Les villes de Sept-Îles et de Fermont sont sorties de terre. Un chemin de fer de 350 milles de long... d’une valeur de 350 millions $ (en argent de l’époque). Duplessis a bâti les infrastructures du Québec moderne SANS NOUS ENDETTER.
Terminons par une anecdote historique : en 1953, sur une route qui séparait le Québec du Labrador, Duplessis et Joey Smallwood roulent dans la même voiture. Par bravade et par humour, Duplessis fait arrêter le véhicule pour aller uriner... du côté du Labrador ! Smallwood lui a alors dit : « Tu l’aimes, ce territoire-là, hein ? Je suis prêt à te le vendre pour 13 millions $ ! « Malheureusement, a répondu Duplessis, je n’achète pas ce qui m’appartient déjà. »