Tension palpable chez les joueurs
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Les négociations et les menaces de lock-out dans la Ligue nationale de hockey se sont invitées au Boot Camp qui prenait son envol, hier Sans céder à la panique, les joueurs qui ont se sont pointés au Complexe sportif de L’Ancienne-Lorette subissent tout de même une certaine tension.
Plus tôt cet été, Gary Bettman a annoncé que, si le 15 septembre, aucune entente n’était survenue, les propriétaires opteraient pour un lock-out.
Interrogé cette semaine par le Journal, Simon Gagné admet que le temps pourrait manquer, mais il ne se prend pas la tête puisqu’il considère que les « deux parties sont très sérieux. »
Il croit plutôt qu’ils devraient concentrer tous les efforts sur les négociations, jusqu’au match inaugural. « Ce serait plate de ne pas avoir de hockey cet hiver, mais tant que le premier match de la saison n’est pas joué, il reste du temps », a-t-il enchaîné.
Bonne communication
« Le 15 septembre est peut-être une façon de nous mettre de la pression, mais sincèrement, je ne m’y suis pas arrêté. Je pense qu’on essaie simplement de négocier en toute honnêteté en espérant que ça se règle », a souligné Bergeron, avant de jouer son premier match au Boot Camp 2012.
Patrice Bergeron croit pour sa part que la communication entre les joueurs est encore meilleure qu’en 2004-2005 et même si Gary Bettman parle d’un fossé entre l’offre des joueurs et celles des propriétaires, Bergeron demeure positif. D’ailleurs, lui et Pominville n’ont même pas commencé à regarder pour un plan B, au cas où la saison serait annulée.
« Nous sommes confiants que tout pourra se régler », a néanmoins laissé savoir Jason Pominville, sans laisser transparaître aucune autre émotion.
« Je m’entraîne comme si la saison allait démarrer. Il ne faut pas changer notre préparation », a affirmé Pominville, également de passage à L’Ancienne-Lorette.
Le redoutable Fehr à l’action
Donal Fehr est très compétent selon Pominville et ce dernier ne croit pas que les qualités de négociateurs de Fehr amèneront les deux parties à l’impasse.
Fehr a déjà mené les joueurs de baseball jusqu’à une grève en 1994, alors qu’il dirigeait l’Association de baseball. En ce sens, il pourrait ne pas hésiter avant de se rendre jusqu’au lock-out, mais ce n’est pas l’avis de Pominville.
« C’est le meilleur homme au monde, mais il est là pour nous. Le travail d’un représentant n’est pas de provoquer un lock-out, mais de trouver la meilleure entente pour les deux parties », a résumé Pominville.
D’autres joueurs comme Frédéric St-Denis, qui possèdent un contrat à deux volets ne sont simplement pas en position de s’en faire.
« Je ne m’en fais pas trop et je n’ai pas beaucoup de nouvelles, a avoué l’arrière du CH. S’il n’y a pas de saison, j’ai un contrat avec les Bulldogs de toute façon alors j’irai à Hamilton. »
« Les joueurs sont tous unis »
La bataille des négociations s’annonce longue et pénible, mais une chose est certaine pour le directeur exécutif de l’Association des joueurs de la LNH, Donald Fehr : s’il doit y avoir un lock-out, ce sera la décision des propriétaires et de la ligue.
Est-ce que les partisans de la Ligue nationale de hockey devront endurer un autre hiver sans hockey comme en 2004-2005? « Il faudra poser la question aux propriétaires. Il y a 750 gars qui veulent jouer au hockey », a déclaré Fehr, au cours d’une conférence téléphonique hier après-midi.
« Par contre, s’il devait y avoir un lock-out, ce sera une vraie honte et déplorable pour les deux parties », a ajouté Fehr.
Dans le camp des joueurs, « personne ne veut sauter un match et on va essayer de trouver un terrain d’entente », a aussi formulé le représentant des joueurs.
Par contre, il faut savoir que les joueurs sont prêts à toute éventualité et comprennent la réalité économique. « Il s’agit de leurs futurs contrats, de leur emploi, et les négociations les affectent chaque jour. »
« Les joueurs qui ont vécu le lock-out il y a huit ans sont particulièrement sensibles au contexte actuel, mais ils sont tous unis dans l’éventualité où il devrait y en avoir un autre », a-t-il précisé.
Discussion avec Bettman
Le directeur exécutif de l’Association des joueurs n’a pas parlé à Gary Bettman depuis leur dernière rencontre à Toronto, mais il entend certainement lui parler cette fin de semaine.
« Il y a eu un tas de très bonnes discussions concernant les points non financiers de la convention, mais, pour l’instant, il y a un écart entre l’idée des joueurs et celle des propriétaires sur le partage des revenus. Les dirigeants du circuit aimeraient une diminution draconienne du salaire des joueurs, mais la ligue a enregistré des hausses de revenus records dans les dernières années », a plaidé Fehr.
« Je vous garantis que la ligue ne voudra pas suivre le modèle de la NBA, avec une élimination du cap salarial. Les propriétaires croient, et c’est tout à fait légitime, qu’ils payent moins cher que ce que le marché vaut », a-t-il poursuivi.
« D’un autre côté, il n’y a pas de cap salarial pour les DG, les entraîneurs, pour le prix des billets et pour le prix des articles de franchise », a énuméré Fehr, soulignant que les joueurs étaient les seuls à faire les frais d’un plafond salarial.