Noël en août
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Quatre beaux et expérimentés politiciens se sont présentés endimanchés hier soir pour nous lire leurs listes respectives de nanans promis si on leur accorde notre vote le 4 septembre prochain. Deux mères Noël d'un bord, deux pères Noël de l'autre, chacun avec son traineau, ses reines et sa poches de cadeaux.
Écoutez bien ça, c'est trop beau pour être vrai: Fini la corruption au Québec, un médecin pour tous dans un an, tous les traitements médicaux dans les délais requis, l'aide aux devoirs accrue aux élèves, prendre davantage soin de tous nos ainés, une place pour chaque bambin dans les CPE, protection de toutes nos ressources contre l'invasion des minières étrangères, etc, etc, etc, etc...
Mais combien ça va couter toutes ces maudites promesses-là???
Pas grave, "le Québec est riche". Sinon, on fera de simples "gains d'efficacité" pour réduire les couts de nos services publics. Un autre coup de baguette de la fée clochette avec ça?
QUATRE PERSONIFICATEURS
Le Premier ministre libéral, Jean Charest, est normalement très bon un soir par quatre ans et généralement c'est celui du débat. Je ne sais pas si c'est parce qu'on commence à l'avoir trop vu mais hier il semblait moins séduisant. Il s'en sort néanmoins comme le meilleur débatteur, le plus énergique et naturel. On est juste de moins en moins convaincu de sa sincérité.
Le chef caquiste, François Legault, est celui qui a le mieux présenté ses idées et témoigné son souci pour l'équité entre les générations. Il semblait néanmoins, à plusieurs occasions, sur la défensive et hésitant. Il s'en sort tout de même comme le champion anti-corruption.
La cheffe péquiste, Pauline Marois, est ressortie comme la plus opportuniste et Dieu sait que la compétition était forte. Une femme aussi avec les mains attachés par ses purs et durs ou par les syndicats comme l'a martelé Monsieur Legault. Elle avait certainement la plus grosse poche de cadeaux à distribuer, elle qui n'a toujours pas dit combien ça nous couterait ses extravagances.
Finalement, le simple fait d'être présente, constructive, passionnée et moins partisane permettra à la co-porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, de gagner sa circonscription de Gouin et pourrait même séduire quelques péquistes déçus de la prestation trop hautaine et un peu matante de Madame Marois.
GROSSE BROSSE
J'ai eu l'impression qu'on était finalement tous sur le party hier soir. L'alcool coulait à flot. Nous étions collectivement enivrés par de gentils altruistes en quête de votes qui se battaient pour nous faire miroiter toujours plus de bonbons. Ce matin, on est cependant nombreux à se réveiller avec l'haleine de cheval et la gueule de bois.
Je voulais écrire cette chronique pour identifier celui ou celle qui a gagné le débat. Je ne sais franchement pas qui a gagné mais je peux facilement identifier le perdant: l'électeur québécois qui refuse d'engraisser un état obèse en endettant ses enfants et ses petits enfants.
Retenez votre souffle. Il reste encore trois autres face-à-face. Le format plus direct promet des échanges plus vifs et, espérons-le, un peu moins couteux pour vos portefeuilles.