Quand expérience et sagesse vont de pair
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Avec les années, les frères Rancourt ont acquis de l’expérience et de la sagesse, si bien qu’ils préfèrent s’amuser lors de leurs marathons plutôt que de tenter de tout casser.
« L’élément performance est encore là, mais dans le cas d’une température élevée comme demain [aujourd’hui] on lâche prise et on apprend à décrocher », a analysé Bernard.
Les six gaillards, dont le plus jeune est âgé de 48 ans et le plus vieux de 62, ont acquis une certaine sérénité au fil du temps. Combien est-ce que ça prend de temps avant de posséder cette sagesse? « Je crois que ça va avec le nombre de fois que tu t’accroches les pieds avec une moins bonne performance », a pouffé de rire Bernard, qui a, comme tous les joggeurs, déjà connu de mauvaises performances.
« On se fixe un temps, tant mieux si on l’atteint, mais avec l’âge, on sait qu’on ne pourra plus battre les temps qu’on a fait », a estimé Benoît.
Est-ce qu’il y a de la compétition entre eux? « Plus maintenant, a répondu Bernard, mais il y en a déjà eu. »
Psychologiquement difficile
Réputé pour ne pas être un marathon facile, les Rancourt ont aussi expliqué que celui des Deux Rives avait pour particularité d’offrir un défi encore plus psychologique à ses coureurs.
« Quand on passe le pont de Québec, on voit loin devant, alors, quand on n’avance pas vite, on garde le même paysage pendant longtemps. Quand on vire, on prend ça par petites tranches, mais là, la tranche est grosse », ont noté Bernard et Benoît, les deux plus expérimentés du lot.
Avec la chaleur annoncée, la confrérie s’est entendue sur deux choses, ne pas manquer les points de distribution d’eau et ne pas trop porter attention aux spectateurs massés le long du parcours. « Il ne faut pas que tu écoutes les spectateurs qui te disent que tu as presque fini », a dit Bernard.
« En fin de compte, il te reste cinq kilomètres à faire et parfois, c’est long », ont-ils reconnu à l’unisson.
Pour René, qui s’est fait philosophe, il a rapidement divisé le marathon en deux portions bien inégales. « C’est 32 kilomètres de patience et 10 kilomètres de course », a-t-il lancé.
Le danger de persister sous un soleil de plomb est d’être victime d’un coup de chaleur. Selon eux, parfois, il vaut la peine de lever le pied quitte à prendre 15 minutes de plus pour le compléter. Comme Alain, qui entamera son premier marathon ce matin, l’a dit, « l’important, c’est de le finir. »