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Le Québec toujours face à deux options

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Les résultats des dernières élections ont fait dire à plusieurs que l’option souverainiste appartenait au passé.

Les résultats des dernières élections ont fait dire à plusieurs que l’option souverainiste appartenait au passé.

Pourtant la question de la place du Québec à l’intérieur du Canada est loin d’être réglée. Or dès lors que l’on parle de la question constitutionnelle, on parle de la répartition des pouvoirs.

Ce n’est pas une question inodore, incolore et sans saveur. En fait, il s’agit de savoir quel gouvernement vote les lois, décide des impôts et signe les traités internationaux. Cette question est donc bien ancrée dans la réalité et dans toutes les dimensions de notre vie collective.

Pas d’avenir pour les tièdes

Lucien Bouchard disait récemment qu’il n’y a pas d’avenir au Québec pour les tièdes et que conséquemment au Québec on est soit souverainiste, soit fédéraliste. Le Québec ne peut vivre dans les limbes constitutionnels. Précisons également que les deux options sont des options fondamentalement démocratiques.

Est-il temps de tenir un référendum ? Est-il temps de signer la constitution canadienne ? Là n’est pas la question.

La véritable question, c’est de savoir si on doit afficher et expliquer l’option que l’on propose et cela dans chaque projet que l’on développe. Poser la question, c’est y répondre.

Où en sommes-nous ?

J’ai répété souvent depuis 1995 que le Québec est divisé entre deux blocs solides recueillant chacun 40 % d’appui : les souverainistes et les fédéralistes. Et qu’il y a un 20 % d’indécis qui oscillent d’un pôle à l’autre selon le contexte.

L’histoire nous le démontre éloquemment. En 1989, la souveraineté atteignait à peine 40 %, en 1990, elle atteignait presque 70 %. Nous connaissons les résultats de 1995. Puis, en 2004, elle se situait à près de 57 %.

Lors des dernières élections, les souverainistes ont obtenu de façon certaine 40 % (PQ à 32%, QS à 6 % et ON à 2 %). Accordons minimalement 3 % des 27 % obtenus par la CAQ aux souverainistes (si tant est que ce soit une coalition, faut bien qu’il y ait quelques souverainistes !). Nous sommes donc à 43 % de souverainistes et à 57 % de fédéralistes.

Comme je le disais précédemment, l’une et l’autre des options oscillent donc selon le contexte. Dès lors, les partisans de chacune des options ont le devoir d’expliquer concrètement le contenu de leurs propositions, plutôt que de parler essentiellement de stratégie et de tactique. La stratégie s’imposera plus facilement quand le contenu sera clairement établi.

Une longueur d’avance

Doit-on chercher les chicanes pour faire avancer l’option souverainiste ? Certes pas, il faut plutôt être responsable et défendre en tout temps la nation québécoise et faire avancer ses intérêts.

Les fédéralistes, eux, ont la responsabilité de préciser les demandes qu’ils font à Ottawa afin de pouvoir signer la constitution canadienne.

L’histoire n’est pas une autoroute en ligne droite. Il y a des courbes qu’il faut savoir négocier, sans changer pour autant de destination. Encore faut-il en avoir une qui soit claire. En cela, le projet souverainiste a une longueur d’avance.

Les choses changent parfois rapidement dans l’histoire de l’humanité. Il y a souvent des revirements qui ne sont pas surprenants, mais qui sont cependant inattendus. L’histoire nous apporte plein d’exemples. Mais une chose est certaine, l’immobilisme n’a jamais fait avancer les choses.

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