Démission de Tremblay réclamée
Une forte majorité de Montréalais souhaite voir leur maire quitter ses fonctions à la suite des allégations faites devant la Commission Charbonneau
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Près de 2 Montréalais sur 3 montreraient la porte au maire Gérald Tremblay à la suite des allégations de corruption à la Ville de Montréal faites devant la Commission Charbonneau, selon un sondage Léger Marketing effectué pour le compte du Journal.
«Oui, Tremblay devrait démissionner, convient l’éthicien, politicologue et professeur à l’UQAM Jean-Marc Piotte. Mais il va s’accrocher et continuer à faire ce qu’il fait depuis le début : nier qu’il y a un problème.»
«Disons que, s’il ne démissionne pas, ça va avec le personnage», ajoute Danielle Pilette, professeure spécialiste en gestion municipale et métropolitaine à l’UQAM.
Auquel cas, Mme Pilette estime que ce sera alors au gouvernement du Québec d’agir. Elle suggère qu’un comité indépendant soit chargé pour un temps de prendre les décisions relatives à l’administration et à l’octroi de contrats à la place des élus.
D’ailleurs, près de 1 Montréalais sondé sur 2 va jusqu’à souhaiter que la métropole soit tout bonnement mise sous tutelle par le gouvernement Marois.
Malgré tout, «ce n’est pas un taux (62 %) à tout casser de gens qui veulent la démission du maire», s’étonne la professeure.
«L’indignation, elle est là et elle est normale dans les circonstances, ajoute-t-elle. Il y a une majorité assez forte pour la démission, mais pas de consensus clair.»
Pourtant, les «révélations fracassantes» des derniers jours lui donnaient à penser qu’au moins 80 % des Montréalais auraient voulu chasser le maire de ses fonctions.
Ça pourrait notamment s’expliquer par l’absence d’un élu qui semble mieux placé pour lutter contre la corruption, que ce soit dans le parti du maire ou dans l’opposition, souligne Aubert Lavigne-Descôteaux, de Léger Marketing.
Système gangrené
«Les gens comprennent de plus en plus qu’il s’agit dun système (de collusion et corruption) bien implanté, et que ça dépasse la simple personne de Gérald Tremblay, suggère le chargé de recherche. Il est peut-être coupable d’aveuglement, mais le blâme est plus large», estime-t-il.
Ainsi, il n’y a pas de doute dans la tête de 70 % des Montréalais interrogés que la corruption est érigée en système et est présente à tous les échelons.
Depuis quelques jours, les déclarations de Lino Zambito devant la Commission Charbonneau sont explosives. Elles révèlent les stratagèmes de corruption et de collusion qui lient la mafia, les entrepreneurs en construction et le parti du maire de Montréal. Pendant deux ans, entre les premières révélations et la commission, Jean Charest a pourtant refusé la tenue d’une enquête publique. Le Journal a compilé quelques déclarations que le premier ministre a faites entre 2009 et 2012.
– 2 décembre 2009
– 30 novembre 2010