La fougue de la jeunesse
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collaboration spéciale
L’album est d’abord paru quelques semaines plus tôt en France, où les critiques ont toutes été bonnes. Et pour cause, car le bédéiste s’est littéralement surpassé dans ce nouvel album où l’adolescence est une fois de plus au cœur du récit. «Malgré que l’adolescence soit le dénominateur commun de mes albums publiés à ce jour, ce n’est pas pour autant ma principale source d’inspiration», lance-t-il en riant au bout du fil depuis son atelier de Bordeaux, où il termine une résidence. «Ça s’explique plutôt par le simple fait que ce sont mes projets les plus terre-à-terre qui ont été retenus par les éditeurs.»
French Kiss 1986 raconte l’histoire d’une guerre de jeunes de quartier séparés en deux clans, où naît de cette rivalité un amour de jeunesse. L’auteur avoue avoir voulu rendre hommage au cinéma des années 1980, qui a bercé son enfance avec Les Gonnies et La guerre des tuques, mais aussi à ses amis et à sa famil le, qu’il s’est amusé à croquer dans les rôles secondaires.
«J’ai eu tellement de plaisir à mettre en scène les gens de mon entourage dans des situations impossibles, comme mon cousin qui passe l’album complet à morver», s’esclaffe l’auteur. «J’ai hâte de voir leurs réactions!» Le bédéiste Jeik Dion, illustrateur d’Émeute à Golden Gate paru plus tôt cette année aux éditions Front Froid, est d’ailleurs de la distribution.
Lui qui travaillait sans plan ni scénario préétabli, voilà qu’il s’est mis à pondre un scénario avant d’attaquer le dessin. «Avant, j’improvisais, j’y allais au gré de l’inspiration. Pour French Kiss 1986, je me suis imposé une méthode de travail.»
Résultat? Le récit est diablement bien construit, le rythme est bon, les personnages sont clairement définis, le découpage est impeccable et le dessin est magnifique.
L’album s’adresse à un vaste lectorat, abordant les thèmes universels de l’enfance et des amours de jeunesse. Les clins d’œil à la culture des années 1980 pullulent sans nullement gêner la compréhension de lecteurs n’ayant pas connu cette décennie. Comme le cinéaste André Melançon l’a brillamment fait 30 ans plus tôt avec sa Guerre des tuques, Michel Falardeau insuffle à son récit une belle dose de candeur qu’on reçoit avec grand bonheur, surtout en cette époque de désillusions, où l’innocence nous semble si loin.
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RG, l’intégrale
de Pierre Dragon & Frederik Peeters
Édition Gallimard/Bayou
Site:
https://gallimard.fr/bd
Sous le pseudonyme de Pierre Dragon, l’enquêteur de métier a raconté au génial illustrateur Frederik Peeters des pans de son boulot aux Renseignements généraux (RG). Se situant quelque part entre la fiction et le documentaire, ce fascinant diptyque donne à voir le travail de terrain sans concession de ces travailleurs de l’ombre. |
Décédé quelques semaines seulement après la parution du dernier chapitre de son triptyque maritime, Bruno Le Floc’h, arrivé sur le tard dans l’univers de la bande dessinée, nous a livré son huitième et dernier album. Ce dernier ouvrage de fureur et de sang clôt magistralement une trop jeune carrière. |
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Alter ego – ultimatum
de Renders, Lapière, Reynès, Benéteau
Édition Dargaud
Site:
https://dargaud.com
Un peu à la manière des séries télé, ce septième et ultime tome met habilement un terme à la première saison tout en revisitant les pans importants de ce thriller politico/science-fiction, qui, de par sa finale coup de poing, annonce une seconde saison. Les amateurs de complots et d’action ont là de quoi se mettre sous la dent. |
L’album est d’abord paru quelques semaines plus tôt en France, où les critiques ont toutes été bonnes. Et pour cause, car le bédéiste s’est littéralement surpassé dans ce nouvel album où l’adolescence est une fois de plus au cœur du récit. «Malgré que l’adolescence soit le dénominateur commun de mes albums publiés à ce jour, ce n’est pas pour autant ma principale source d’inspiration», lance-t-il en riant au bout du fil depuis son atelier de Bordeaux, où il termine une résidence. «Ça s’explique plutôt par le simple fait que ce sont mes projets les plus terre-à-terre qui ont été retenus par les éditeurs.»
French Kiss 1986 raconte l’histoire d’une guerre de jeunes de quartier séparés en deux clans, où naît de cette rivalité un amour de jeunesse. L’auteur avoue avoir voulu rendre hommage au cinéma des années 1980, qui a bercé son enfance avec Les Gonnies et La guerre des tuques, mais aussi à ses amis et à sa famil le, qu’il s’est amusé à croquer dans les rôles secondaires.
«J’ai eu tellement de plaisir à mettre en scène les gens de mon entourage dans des situations impossibles, comme mon cousin qui passe l’album complet à morver», s’esclaffe l’auteur. «J’ai hâte de voir leurs réactions!» Le bédéiste Jeik Dion, illustrateur d’Émeute à Golden Gate paru plus tôt cette année aux éditions Front Froid, est d’ailleurs de la distribution.
Lui qui travaillait sans plan ni scénario préétabli, voilà qu’il s’est mis à pondre un scénario avant d’attaquer le dessin. «Avant, j’improvisais, j’y allais au gré de l’inspiration. Pour French Kiss 1986, je me suis imposé une méthode de travail.»
Résultat? Le récit est diablement bien construit, le rythme est bon, les personnages sont clairement définis, le découpage est impeccable et le dessin est magnifique.
L’album s’adresse à un vaste lectorat, abordant les thèmes universels de l’enfance et des amours de jeunesse. Les clins d’œil à la culture des années 1980 pullulent sans nullement gêner la compréhension de lecteurs n’ayant pas connu cette décennie. Comme le cinéaste André Melançon l’a brillamment fait 30 ans plus tôt avec sa Guerre des tuques, Michel Falardeau insuffle à son récit une belle dose de candeur qu’on reçoit avec grand bonheur, surtout en cette époque de désillusions, où l’innocence nous semble si loin.