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Canadien | Centre Bell

Des partisans au pardon facile

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À 6 h 15 hier matin, François Pépin s’est pointé devant les portes closes du Centre Bell pour s’assurer d’avoir la meilleure place possible.

Bravant un froid sibérien, il a fait le pied de grue pendant près de 11 heures avant de pénétrer à ­l’intérieur du domicile du Canadien.

«Il n’y avait personne quand je suis arrivé, a-t-il fièrement déclaré. J’ai apporté mon lunch et je n’ai pas bougé de la journée. J’ai eu très froid, mais peu importe, je tenais à me rendre très tôt pour avoir la chance de voir les joueurs de près sur la patinoire.

«Si vous avez aperçu un... glaçon derrière le banc du Canadien pendant le match, c’était moi. Mais j’étais prêt à tout pour avoir une bonne place. Je n’ai pas les moyens d’être aussi bien placé au ­Centre Bell.»

Un peu moins ­maniaque, mais à peine, André Lafontaine est ­arrivé vers 9 h.

«Ne me parlez pas de hot-dog, de grâce. On s’en sacre... Ça n’aurait rien changé que d’avoir à les payer, dit-il. Le hockey, c’est ma vie. Très jeune, j’allais chez mon oncle pour regarder le Canadien à la télé... en noir et blanc. Nous, à la maison, on n’avait pas ce luxe.»

Pour cet inconditionnel du Tricolore, cette première activité officielle du Canadien au Centre Bell n’avait pas de prix, quitte même à perdre son emploi.

«Si mon patron m’avait empêché de manquer une journée de travail, je lui aurais dit parfait, je vais me trouver du boulot ailleurs, a-t-il poursuivi. Mais il a compris ma situation...»

Son fils Frédéric est venu le rejoindre un peu plus tard dans la journée, n’hésitant pas à rater une journée d’école pour renouer avec son équipe favorite.

«Mon père m’a donné la permission, j’aurais été bien fou de ne pas le suivre», d’affirmer fiston.

«En d’autres occasions, je n’aurais jamais eu les moyens de lui procurer d’aussi bons billets», de ­renchérir papa.

Quel lock-out ?

Pierre-Marc Pelletier est un autre irréductible partisan du Canadien à avoir aiguisé sa patience une bonne partie de la journée.

«On a oublié le lock-out. Non, on n’en veut pas au Canadien de nous avoir privés de hockey pendant aussi longtemps, sinon on ne serait pas ici à se faire geler, a-t-il affirmé. On déplore par contre le comportement du commissaire de la LNH, Gary Bettman, et du directeur exécutif de l’Association des joueurs, Donald Fehr, dans ce dossier. Eux, ils ont carrément ri des amateurs.

«Mais bon, vous allez voir, le hockey est une ­religion ici. Ça va être plein ce soir [hier].»

Les hot-dogs attendront

Sous le coup de 17 h, les amateurs ont finalement eu accès à l’intérieur du Centre Bell. Il était temps.

Dans l’ordre et sans bousculade, ils sont entrés dans l’amphithéâtre avant même de profiter du ravitaillement gratuit qui les attendait.

Une fois leur fauteuil sécurisé, ils se sont ensuite dirigés vers les concessions pour recevoir le goûter (un hot-dog, des croustilles et une boisson gazeuse) qui leur avait été ­promis.

Près de l’entrée, une belle surprise attendait les amateurs.

Tous les joueurs du Canadien, divisés en deux groupes, leur souhaitaient la bienvenue. Un geste apprécié.

Le président Geoff Molson et le directeur général, Marc Bergevin, se sont mêlés au groupe, serrant la main de partisans comblés et souriants.

«Nous avons des amateurs en or, a indiqué ­Bergevin en acceptant de se faire photographier avec un jeune admirateur.

Un autre l’a supplié de s’entendre avec le ­défenseur P.K. Subban, toujours sans contrat avec l’équipe.

«On travaille très fort là-dessus», s’est contenté de dire Bergevin, sourire en coin.

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