« La gratuité n’est qu’un rêve »
— Le ministre Duchesne
Le ministre de l’éducation supérieure, Pierre Duchesne, a rejeté l’idée que la gratuité scolaire soit instaurée dans les collèges et universités québécois dimanche à l’Université Laval lors de la réflexion en vue du Sommet sur l’enseignement supérieur.
«La gratuité scolaire nous apparait plus comme un idéal à long terme que comme une mesure concrète dans le contexte actuel», a lancé M. Duchesne dans le silence complet de la salle qui comptait près de 500 étudiants.
Le ministre de l’enseignement supérieur a pris la parole dans le cadre de la réflexion de l’école d’hiver de l’Institut du Nouveau Monde (INM). Des centaines d’étudiants ont échangé cette fin de semaine sur l’enseignement supérieur.
De la crise à l’action
M. Duchesne, qui est à la tête d’un nouveau ministère instauré par la Première Ministre, a toutefois réitéré l’envie de prendre en considération les idées des étudiants. «Je fais tout en mon pouvoir pour m’assurer que le Sommet nous permettra de passer de la crise à l’action, a-t-il souligné. Dès notre élection en septembre dernier, notre Gouvernement a choisi la voie du dialogue plutôt que celle de l’affrontement.»
Pierre Duchesne a exposé les raisons de l’impossibilité de la gratuité scolaire à court terme.
«Vous le voyez bien, les dettes, les déficits légués par le précédent gouvernement, les dépassements de coûts de plus de 80% dans de multiples projets d’infrastructure ont plombé les finances publiques, a-t-il illustré. La situation financière de l’État doit être redressée de façon prioritaire, c’est aussi notre responsabilité.»
«Le coût de la gratuité dépasse vraisemblablement le milliard de dollars annuellement et nous en sommes encore au ministère à compiler les données à ce sujet et elles vous seront présentées, mais nous voyons déjà, en tout respect, ce que signifie cette option pour l’avenir de notre système d’enseignement», a finalement affirmé le ministre Duchesne.