Il dément les allégations du Globe and Mail
TORONTO - Doug Ford, conseiller municipal et frère du maire Rob Ford, a démenti les informations dévoilées par The Globe and Mail, samedi, voulant que lui-même et des membres de la famille Ford aient déjà été impliqués dans le milieu de la drogue.
Doug Ford a indiqué que ces informations sur son passé de vendeur de drogue étaient «un mensonge complet» motivé par la volonté de l'attaquer politiquement, lui et son frère Rob.
«Je n'ai jamais été impliqué dans le commerce de la drogue, a dit Doug Ford à Global News. Ai-je déjà fumé de la marijuana à l'école secondaire? Certainement, comme tout le monde.»
Le quotidien présente notamment le passé trouble de Doug Ford. Selon plusieurs sources, dont des consommateurs et des vendeurs de drogue, l'homme aurait été revendeur de haschich durant les années 1980 à Etobicoke, une banlieue cossue de Toronto.
«Je ne consomme pas de drogue. Je n'aime pas la drogue, a ajouté M. Ford. C'est simple. Je déteste toute personne impliquée dans le commerce de la drogue.»
L'enquête a été amorcée il y a 18 mois - donc bien avant les allégations de consommation de crack par le maire Ford - afin de mieux connaître le passé des deux frères Ford avant leur implication dans la vie municipale à Toronto.
Il en ressort le portait d'une famille qui a déjà été impliquée dans le monde de la drogue. Trois membres de la famille du maire Rob Ford avaient des liens avec des trafiquants de drogue : non seulement son frère Doug, mais aussi son autre frère Randy et sa sœur Kathy.
Doug Ford a fustigé samedi le Globe and Mail et son rédacteur en chef John Stackhouse, pour avoir publié ce reportage.
«John Stackhouse, tu es à mon avis un être humain dégoûtant, a déclaré M. Ford. Si tu as une famille, si tu as des enfants, comment aimerais-tu que je produise un reportage d'enquête sur toi?»
Le frère du maire a ajouté que le reportage avait laissé «ses enfants en larmes».
«Est-ce que c'est ce que vous pouvez faire de mieux, a lancé par défi M. Ford. De retourner 30 ans en arrière, lorsque j'étais un étudiant à l'école secondaire.»
Dans une série d'entrevues, 10 personnes qui ont grandi avec Doug Ford - dont deux fournisseurs de haschich, trois revendeurs de drogue et quelques consommateurs - ont indiqué que Doug Ford avait été fournisseur de haschich durant quelques années. Selon ces sources, il aurait été actif dans ce milieu durant environ sept ans, jusqu'en 1986, alors qu'il avait atteint l'âge de 22 ans.
«La plupart des gens n'allaient pas voir Doug pour obtenir directement de la drogue. Ils allaient voir les individus que lui-même approvisionnait», a dit un ancien vendeur de drogue, désigné sous un nom d'emprunt, Justin.
Le «Globe and Mail» a fait parvenir à Doug Ford les informations transmises par ces sources. C'est l'avocat de M. Ford, Gavin Tighe, qui a répondu au quotidien, affirmant qu'il s'agissait de fausses allégations.
Doug Ford est maintenant membre du conseil municipal de Toronto depuis 2010. Depuis les allégations sur la consommation de crack par le maire, Doug Ford a agi comme le porte-parole de son frère Rob et «il a été la seule personne à organiser une fougueuse défense publique de son frère», a précisé le quotidien.
Après le début de leur carrière en politique municipale, les deux frères Ford ont donné leur appui à la police de Toronto, et ont milité afin d'augmenter la présence policière dans les rues d'Etobicoke.
En décembre 2011, a rapporté le quotidien, Doug Ford s'est présenté à l'improviste à une conférence de presse de la police afin de vanter la répression des forces policières envers un réseau de trafiquants qui vendaient entre autres de la marijuana.