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La tolérance, vraiment?



Mon appui à l’interdiction, par la Fédération québécoise de soccer, du turban sikh sur les terrains de soccer m’a valu de nombreuses réactions, pour la plupart favorables.

Voici tout de même mon «top cinq» des égarements reçus.

5. «Voyez ce qu’on dit de nous dans la presse internationale.»

Dans toutes les sociétés occidentales, la majorité rejette les pseudo-accommodements déraisonnables.

Mais cette majorité n’écrit pas dans le New York Times, qui reprend habituellement sur nous le point de vue de l’intelligentsia canadienne-anglaise.

Je note avec tristesse que plusieurs Québécois ne se perçoivent qu’à travers le regard des autres sur eux. Désolé, mais c’est la définition même du colonisé.

4. «Ce ne sont que des enfants.»

Pensez-vous que ces enfants ont un mot à dire sur le sujet?

Les adultes qui tirent les ficelles savent que leur cause paraît mieux si on met des enfants à l’avant-scène.

L’idée est de créer un précédent qu’on pourra ensuite invoquer ailleurs.

3. «Ce n’est qu’un bout de tissu.»

Si ce n’est qu’un «bout de tissu» sans signification particulière, pourquoi ces gens refusent-ils qu’il soit enlevé pendant la durée de la partie?

La casquette, un autre «bout de tissu», est interdite.

Si c’est un symbole «culturel», accepterait-on le sombrero mexicain?

Non, ce turban est un symbole religieux. Acceptera-t-on alors le col romain, la kippa juive, etc.?

2. «Où est le problème de sécurité?»

Ici, nous sommes dans une zone grise. Par prudence, la FIFA prône donc une interprétation restrictive.

Plusieurs commentaires de bien-pensants trahissaient leur ignorance complète de ce sport. Au soccer, le ballon est souvent frappé de la tête.

Les duels aériens où les têtes s’entrechoquent sont fréquents. J’ai de la peine à concevoir un choc aérien entre un joueur dont la tête est nue et un autre dont la tête est couverte.

Le protecteur style rugby d’un Petr Cech lui a été consenti après une commotion cérébrale.

Il reste que l’argument central que la FQS devrait faire valoir est celui de la neutralité religieuse du terrain de jeu.

Oui, on a permis le hidjab féminin... depuis qu’un islamiste jordanien est devenu vice-président de la FIFA. Une immense erreur.

D’autres sports sont maintenant dans le collimateur des intégristes religieux. Les militants sikhs, eux, veulent profiter de la brèche ouverte par les islamistes.

Se pourrait-il aussi que la revendication ne commence que lorsque ces gens arrivent au Canada, parce qu’ils comprennent parfaitement à qui ils ont affaire?

1. «Faisons preuve de tolérance.»

Une noble valeur, la tolérance, mais imaginez un instant la «tolérance» de gens qui refusent que leurs enfants enlèvent ce turban pendant la durée de la partie et qui exigent que les règles soient changées pour eux.

Quand des intolérants invoquent la tolérance, ils manipulent et avilissent cette belle valeur. Ils réduisent aussi progressivement la tolérance de la majorité.

 







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