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La thérapie en ligne serait plus efficace

Les effets d’une séance en ligne pourraient être plus durables

Psychologue en ligne
Des méthodes qui peuvent faciliter l’accès aux soins en régions éloignées. Photo Fotolia


Le divan du psychologue pourrait bien un jour être remplacé par un écran et une souris, si on en croit une étude d’une équipe de chercheurs suisses qui affirme que la psychothérapie en ligne est plus efficace qu’une psychothérapie classique pour traiter la dépression.

Les effets du bon vieux face-à-face avec le psychologue s’avéreraient moins efficaces et durables que la psychothérapie en ligne, selon une récente étude menée par une équipe de chercheurs de l’Université de Zurich.

Des scientifiques suisses ont suivi 62 patients dépressifs soumis pendant huit semaines à des thérapies cognitives du comportement. La moitié des sujets suivaient cette thérapie en ligne, alors que les autres assistaient à des rencontres individuelles classiques.

Selon les résultats de l’étude publiés dans le Journal of Affective Disor­ders, 53% des patients traités virtuellement ne présentaient plus de symptômes de dépression, alors que 50% des cas traités selon la métho­de classique arrivent aux mêmes résultats.

Ce qui étonne davantage les chercheurs, c’est que, trois mois plus tard, les patients traités en ligne étaient plus nombreux que les patients de l’autre groupe à ne plus souffrir de dépression, soit 57% contre 42%. L’ordinateur favorise l’autoresponsabilisation du patient, expliquent les chercheurs.

Le défi de la confidentialité

«Ces résultats ne nous étonnent pas, affirme Stéphane Beaulieu, secrétaire général de l’Ordre des psychologues du Québec. Depuis trois ou quatre ans, d’autres études ont démontré l’efficacité de la thérapie en ligne. Il faut cependant être prudent et reconnaître les limites de ce moyen. Ce n’est pas magique», ajoute le psychologue.

L’Ordre des psychologues du Québec n’a pas établi de lignes directrices pour encadrer la pratique de télé­psychologie, mais il s’inspirera de la position de l’American Psychological Association (APA) qui sera adoptée dès cet automne.

La question de la confidentialité sur le Web inquiète les professionnels. «Nous conseillons les moyens sécurisés de parler en ligne sur circuit fermé», précise M. Beaulieu.

Plus complexe pour le psychologue

La «e-thérapie» représente une solution à l’accessibilité au service en régions éloignées et comporte certains avantages, observe la psychologue Sylvie Corneau, qui pratique la thérapie à distance au moyen du téléphone.

«Le fait que le patient ne se présente pas évite qu’il ne s’accroche au psychologue et il se responsabilise, la prise en charge est un facteur favorable à la guérison», explique-t-elle.

Pour l’instant, de 3% à 5% de la clientèle de la clinique de Québec où travaille Mme Corneau a recours à la thérapie en ligne.

«À force de l’utiliser, on va s’ajuster. Chose certaine, ça complique le travail du professionnel. L’absence de contact visuel est un défi», conclut-elle.







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