La gratuité scolaire pour les enfants de clandestins
Le Collectif éducation sans frontières estime que les parents d’enfants sans papier sont obligés «de payer entre 5000 et 6000 $ de frais d’inscription» par année scolaire et exige une loi garantissant un accès gratuit à l’école publique québécoise pour tous les enfants sans exception.
Le ministère de l’Éducation a transmis dernièrement aux commissions scolaires un document d’information leur indiquant plusieurs modifications administratives visant à exempter de cette contribution financière les élèves en situation précaire.
Ce document, rendu public mercredi par le Collectif Éducation sans frontières, précise notamment que les enfants des demandeurs d’asile, de travailleurs temporaires dont la période de validité du permis de travail a pris fin il y a moins d’un an, ou encore d’enfants dont la situation est prise en charge par le Directeur de la protection de la jeunesse ou des services sociaux, seront exemptés du paiement de la contribution financière à leur scolarité dès la rentrée.
Mais le Collectif estime que cela ne changera rien pour les enfants qui vivent au Québec dans la situation la plus précaire, autrement dit dans la clandestinité.
«On parle de milliers d’enfants qui ont perdu leur statut et qui n’ont plus de recours, mais qui ont décidé de rester malgré tout sur le territoire canadien, a expliqué à l’Agence QMI Romina Hernandez, porte-parole du Collectif éducation sans frontières. S’ils ne présentent pas de papiers, ils ne peuvent pas avoir de code permanent (attribué à tous les enfants pour toute la durée de leur scolarité). Pour eux, nous demandons une loi.»
«Fin à l’exclusion»
Au ministère de l’Éducation, on assure avoir identifié et supprimé toutes les barrières administratives qui empêchaient jusque-là les commissions scolaires d’accueillir gratuitement tous les élèves sans-papier, mais on dit être dans un processus en développement.
«Nous allons évaluer ces nouvelles mesures mises en place et si nous constatons qu’elles sont insuffisantes, on fera en sorte d’apporter des corrections. Il n’y a rien de définitif, mais ce que nous voulons, c’est que tous les enfants puissent avoir accès à l’école», a fait savoir à l’Agence QMI une source proche du dossier au ministère.
Le Collectif reproche également au gouvernement d’avoir envoyé son document d’information aux commissions scolaires en catimini, sans faire de publicité qui aurait permis aux parents de savoir que leurs enfants seront les bienvenus dans les établissements scolaires.
«Ce sont les commissions scolaires qui donnent l’information aux parents», a rétorqué le ministère, qui a regretté l’agressivité du communiqué publié mercredi par le Collectif éducation sans frontières.
«C’est le système qui est agressif avec les familles», a répliqué Romina Hernandez, qui participera lundi prochain à une manifestation devant le ministère de l’Éducation pour demander à la ministre Marie Malavoy de mettre «fin à l’exclusion de plusieurs centaines, voire de milliers d’enfants du système public d’éducation».