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Importants enjeux pour le Québec en Afrique

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Gilles Couture, MBA Diplômé de l’École de commerce de l’Université de Moncton, il a aussi étudié en administration et en science politique aux universités de  Grenoble et Laval. Il a travaillé dans quinze pays, dont le Maroc, l’Algérie et le Burkina Faso.

Du 6 septembre au 15 septembre 2013, le ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur du Québec, M. Jean-François Lisée, a conduit une mission ministérielle d’une centaine de gens d’affaires et des milieux institutionnels, de la société civile et de la coopération internationale au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. Le but est d’établir des partenariats économiques avec le continent africain et de renforcer les liens de la province avec les 115 millions de francophones dans 31 pays sur 54 pays d’Afrique. Les secteurs d’activité visés sont les ressources naturelles, l’énergie, les infrastructures, la protection de l’environnement et l’agroalimentaire.

L’idée qui prévaut, c’est que l’Afrique pourrait devenir un pôle de croissance inclusive pour réduire la pauvreté, tout en assurant des débouchés aux entreprises en crise. En 2014 et dans les prochaines années, le taux de croissance des économies du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso se maintiendra aux alentours de 7 % sur une base annuelle. Mieux encore, la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) mettra en œuvre en janvier 2014 un tarif extérieur commun, prélude à une union douanière et à des politiques commerciales communes.

À cet égard, la feuille de route de l’Union Africaine concernant une zone de libre-échange continentale ZLEC propose une approche en trois phases: (1) finalisation de l’initiative de la ZLE tripartite entre le Marché commun de l’Afrique de l’Est et australe COMESA, la Communauté de l’Afrique de l’Est CEA et la Communauté de développement de l’Afrique australe SADC en 2014 et achèvement des ZLE en construction au niveau des autres communautés économiques régionales; (2) consolidation de la ZLE tripartite et des autres ZLE régionales dans une initiative de ZLEC entre 2015 et 2016; (3) et mise en place de la ZLEC en 2017.

L’Afrique est un continent au cœur des enjeux internationaux pour le contrôle des matières premières. En 2011, les exportations africaines vers le monde se sont élevées à 489 milliards $ contre 116 milliards $ en l’an 2000. Le BRIC, les pays pétroliers et l’Allemagne constituent la principale source des déséquilibres internationaux de balance des paiements. La réponse à ces déséquilibres réside dans un système monétaire international tripolaire, dollar-euro-yuan. Le professeur Michel Aglietta présente trois pistes: élargir les espaces de souveraineté des monnaies par l’établissement de zones monétaires régionales, comme en Europe; renforcer les régulations financières pour mieux réguler les mouvements de capitaux; et renforcer la gouvernance mondiale des monnaies, en donnant plus de place au FMI et à sa monnaie.

Face à la mondialisation, le débat sur le rôle de l’État dans l’intégration régionale et continentale en Afrique n’a porté jusqu’à ce jour que sur son épiphénomène, en l’occurrence l’État postcolonial comme caricature de la crise de l’État-nation libéral ou totalitaire. L’issue à la crise de l’État-nation ne peut être que dans les principes politiques démocratiques et universalistes autour desquels la citoyenneté ne sera plus l’apanage d’une nation particulière. Cette conception postnationale de l’État doit permettre à la politique africaine de se hisser au niveau de l’économie mondialisée. Pour y arriver, il faut réformer la pensée économique pour réformer la politique africaine. L’avènement des nouveaux paradigmes est plus que nécessaire.­­

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