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Investissement

Ubisoft: des emplois qui coûtent cher au gouvernement

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Photo Philippe-Olivier Contant / Agence QMI Le gouvernement Marois soutient que ce type d’investissement est rentable.

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Les 500 nouveaux emplois qui seront créés par Ubisoft Montréal coûteront cher au gouvernement québécois. Par le biais de son Crédit d’impôt pour la production de titres multimédias, Québec va indirectement assumer jusqu’à 37,5 % des salaires versés par Ubisoft.

Ce crédit, qui couvre les 8500 emplois de l’industrie québécoise du multimédia, a entraîné une dépense fiscale de 128 millions $ pour Québec en 2012. Le gouvernement Marois soutient que ce type d’investissement est rentable. Mais les péquistes ne sont pas en mesure de chiffrer les recettes fiscales générées par les emplois subventionnés.

Autrement dit, le gouvernement ne peut pas préciser la valeur des taxes et impôts que lui ont versés les travailleurs du multimédia. «Nos calculs nous amènent à sortir de là gagnant», a souligné la première ministre Pauline Marois.

Mme Marois a indiqué que les employés d’Ubisoft et du secteur multimédia sont très bien rémunérés. Certains créateurs gagneraient jusqu’à 70 000 $ par an, selon la première ministre.

Doutes sur la rentabilité

L’économiste Youri Chassin de l’Institut économique de Montréal (IEDM) doute que l’investissement du gouvernement soit rentable. «Plusieurs études ont conclu dans le passé que les subventions à l’emploi ne sont pas rentables, car elles financent en partie des emplois qui étaient déjà là», a-t-il dit.

M. Chassin a ajouté qu’un gouvernement qui se prive de revenus dans un secteur doit se financer dans les autres industries. «Même si le multimédia génère beaucoup de retombées, il y a des millions en rentrées fiscales qui ne se produiront pas dans d’autres secteurs», a-t-il expliqué.

Le ministre des Finances et de l’Économie affirme que l’industrie va décliner si le gouvernement diminue son appui. «Ubisoft est extrêmement précieux pour l’économie québécoise, a déclaré Nicolas Marceau. Il n’y a pas de prix pour ça et nous devons maintenir notre appui.»

Le patron des studios montréalais et torontois d’Ubisoft a indiqué que les 500 nouveaux emplois auraient pu être créés ailleurs sans le crédit d’impôt et l’aide financière de 9,9 millions $.

«Ce qui nous a fait rester, c’est le talent local, mais il est évident que les crédits d’impôt font partie de la décision d’affaires», a dit Yannis Mallat. Le président-directeur général a souligné que les 500 nouveaux employés d’Ubisoft paieront annuellement 2,5 fois plus d’impôt qu’un travailleur québécois moyen. La donnée provient d’une étude de Montréal international.


Questions et réponses avec Yannis Mallat, président-directeur général des studios d’Ubisoft de Montréal et Toronto.

Q : Pourquoi Montréal est une plaque tournante dans le domaine des jeux vidéo?
R : «Il y a les universités qui offrent de bons programmes de formation et les incitatifs fiscaux. Mais ce qui fait que nous sommes ici depuis 16 ans, c’est définitivement l’immense talent, la créativité, le souci de la qualité et la passion des créateurs locaux.»

Q : Où se dirige l’industrie du jeu vidéo?
R : «Elle vit une importante période d’adaptation. Elle passe d’une offre de produits à une offre de services. Avant, les jeux avaient une durée de vie éphémère. Désormais, avec la venue des nouvelles consoles immersives et sociales, en plus de la multiplication des plateformes, les tablettes et les téléphones intelligents par exemple, les jeux auront une vie plus longue. On devra offrir de nouveaux services comme le téléchargement de contenus.»
 

Q : Vos jeux «Assassin’s Creed» et «Watch Dogs» seront adaptés au cinéma. Pourquoi opter pour un tel plan d’affaires?
R : «Notre propriété intellectuelle a une valeur très élevée. C’est pour ça que notre intrusion dans le milieu du cinéma a du sens. Mais nous le faisons prudemment, avec un droit de regard élevé, car nous ne voulons pas obtenir un film médiocre.»
 

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