Musclés mais dopés ?
Une tendance dangereuse à Hollywood. Faute de budget, le Québec serait épargné
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Chez les acteurs hollywoodiens souhaitant gonfler leurs biceps et développer leur six-pack pour un film, l’usage de stéroïdes est devenu pratique courante. Faute de budget, ce phénomène échappe au Québec. Pour l’instant du moins.
L’hormone de croissance – ou somatotrophine – fait désormais partie des substances en vogue dans l’industrie cinématographique, rapportait l’Hollywood Reporter le mois dernier. Un nombre croissant de comédiens en consomment pour accroître leurs performances athlétiques, augmenter leur masse musculaire et même améliorer leur teint. Son prix – environ 3000 $ par mois – ne gêne pas les millionnaires américains.
En entrevue à Sports Illustrated, Charlie Sheen a récemment avoué avoir pris des stéroïdes dans les mois précédant le tournage de Major League (1989), comédie dans laquelle il campait un lanceur de baseball. Mickey Rourke et Arnold Schwarzenegger en ont aussi utilisé.
Des enjeux différents
Bien que répandue chez nos voisins du sud, la consommation d’anabolisants dans le milieu du showbiz québécois est «plutôt rare», selon Martin Allard. Naturopathe des stars et propriétaire d’un centre de conditionnement physique, il compte parmi ses clients Charles Lafortune et François Morency. Les budgets beaucoup moins élevés des films québécois expliqueraient en partie cette dichotomie.
«Les enjeux sont différents, indique Martin Allard. Aux États-Unis, un acteur peut gagner 15 millions $ par film. Au Québec, ça peut tourner autour de 52 000 $. C’est une autre mentalité, une autre business.»
D’après lui, les comédiens québécois qui doivent augmenter leur masse musculaire atteignent leurs objectifs naturellement, sans tricher. «Claude Legault devient un robot militaire avant un tournage, indique-t-il. C’est dans sa nature. Il est hyperdiscipliné.»
La mode des corps parfaitement musclés véhiculée aux États-Unis a néanmoins des répercussions dans la Belle Province. Selon Martin Allard, les artistes québécois font de plus en plus attention à leur santé. «Quand tu dois jouer au théâtre le soir après avoir tourné durant toute la journée, les kilos de gras que tu traînes te ralentissent.»
«Les acteurs qui franchissent la barre des 40 ans ont aussi recours à nos services. Ils veulent rester jeunes parce que les autres poussent derrière.»
« Pas étonnant »
La consommation de stéroïdes, à Hollywood, n’étonne pas Martin Allard. La mode des «transformations physiques extrêmes» nourrit cette tendance. Il donne l’exemple de Christian Bale, qui préconise les rôles exigeant d’impressionnantes métamorphoses. En 2003, l’acteur britannique a perdu 28 kg en trois mois pour Le machiniste, un thriller dans lequel il campait un homme d’une maigreur maladive. Il a dû ensuite regagner tout ce poids – muscles en prime – en quelques mois pour tourner dans Batman Begins...