Les programmes scolaires inusités augmentent la réussite scolaire
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Plus d’élèves ont obtenu leur diplôme d’études secondaires cette année que l’an dernier. La clé du succès? Des commissions scolaires qui ont réussi à garder les jeunes entre leurs murs révèlent leurs secrets.
«Si je n’étais pas dans ce programme, je ne serais pas l’élève que je suis! s’exclame Marc-Antoine Simard, élève de l’École secondaire Dalbé-Viau, à Lachine. Je niaiserais, je ne serais pas capable de rester assis à écouter le prof. J’aurais peut-être de la misère et je me désintéresserais.»
Marc-Antoine, 13 ans, est en deuxième année du secondaire. Il est inscrit au Programme d’enrichissement des apprentissages informatisé (PEAI), qui mise sur le travail en équipe à l’aide d’outils informatiques.
Il est appelé à réaliser des projets, auxquels la matière scolaire est intégrée. Adieu manuels et feuilles de papier, bonjour tableaux interactifs et ordinateurs.
Nouveaux médias favorisés
«Lorsque les élèves ont fait un exposé oral, ils ne l’ont pas fait en classe, mais plutôt en montage vidéo», illustre l’enseignant Éric Durocher, un des instigateurs du projet.
Marc-Antoine est formel: cette formule est plus intéressante qu’écouter sagement un enseignant réciter sa matière. D’autant plus que les élèves peuvent se lever pour utiliser le tableau interactif et sentent qu’ils participent.
C’est à ce genre de programme que la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB), dont relève l’École Dalbé-Viau, attribue la hausse record de son taux de diplomation cette année. Il est passé de 71,3 % de jeunes qui obtiennent leur diplôme après sept ans d’études en 2005, à 79,7 % en 2013.
La CSMB se hisse en tête des commissions scolaires publiques francophones de Montréal et au troisième rang pour l’ensemble des commissions scolaires francophones de la province. En regroupant ses écoles par territoire, les élèves en difficulté sont aussi suivis par les mêmes personnes du primaire au secondaire.
En général, les commissions scolaires anglophones ont de meilleurs taux de diplomation que les francophones.
«C’est difficile de donner une raison précise. Peut-être qu’il y a une philosophie dans les commissions scolaires anglophones qui permet à tous de participer: les enseignants, les parents, les élèves...» estime Robert Mills, directeur général de la Commission scolaire Lester-B.-Pearson.
Cette dernière a enregistré cette année le meilleur taux de diplomation de l’île de Montréal, avec 82,8 %. La réforme scolaire a aidé partout au Québec, juge-t-il, où l’apprentissage prend le pas sur l’enseignement dicté par un professeur.
«Selon des experts, ceux qui parlent deux langues ont aussi plus de facilité, explique Angela Mancini, présidente de la Commission scolaire English-Montréal. Le fait de traduire une pensée d’une langue à une autre aide à la compréhension.»
