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Apprivoiser la peur

Bloc MM Gagnon

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Les gens nous questionnent parfois sur les vitesses folles auxquelles on file sur nos skis, mais s’ils savaient à quel point on est à l’aise malgré les risques élevés. On est préparés!

Les gens nous questionnent parfois sur les vitesses folles auxquelles on file sur nos skis, mais s’ils savaient à quel point on est à l’aise malgré les risques élevés. On est préparés!

Ça peut paraître drôle à entendre, mais nous effectuons différents exercices durant notre préparation estivale pour apprendre à apprivoiser la peur. Tout ce qu’on fait m’aide parce que je ne suis pas encore une spécialiste des épreuves de vitesse. Quand je me pointe à un parcours de descente et que je n’ai pas fait depuis longtemps un entraînement spécifique à cette discipline, ce qu’on a fait durant l’été m’aide à surmonter mes craintes.

Quand j’arrive à une Coupe du monde et qu’une descente ou un super-G est prévu, moi qui fais habituellement le slalom et le géant, maîtriser la peur m’aide à atteindre deux objectifs. D’abord à survivre (!), ensuite à me permettre d’atteindre un niveau de confiance suffisant pour que, à la fin de la semaine, je souhaite pouvoir me surpasser à cette épreuve de vitesse.

Plonger à 10 m

Il y a deux ans, nos entraîneurs nous ont soumis à un concours de plongeon à une piscine de Calgary. Au premier jour, nous avons suivi des leçons, puis il a fallu graduellement sauter depuis des tremplins de 3, 5, 7 et 10 m. Comme n’importe quel enfant, j’aimais bien plonger à la piscine quand j’étais plus jeune, mais devoir exécuter des plongeons renversés depuis le bout de la plateforme, le dos à la piscine, il a fallu apprendre à le faire.

Nous devions exécuter toutes les manoeuvres possibles pour obtenir le maximum de points. J’ai la réputation d’être assez «game» et d’aimer me confronter à n’importe quel défi, mais j’avoue qu’il m’a fallu sortir de ma zone de confort quelquefois avant de plonger tête première!

Au vélodrome

Nos entraîneurs nous ont aussi initiées aux risques d’un vélodrome, durant les deux dernières années. Ils nous obligeaient à rouler en peloton serré, notre roue avant collée sur celle qui nous précède. Disons que je n’étais pas très à l’aise quand on s’imaginait les conséquences si on devait mal accomplir la tâche.

J’ai déjà fait du saut à l’élastique, du parachutisme et des voltiges en gymnastique, mais il s’agissait d’initiatives personnelles. Je ne déteste pas non plus faire de la descente à vélo de montagne et j’essaie souvent de nouvelles pistes afin de me laisser surprendre. Mais les pistes qu’on nous a obligées à emprunter avec un casque «full face», cet été, à Fernie, en Colombie-Britannique, jamais je n’aurais pensé en descendre d’aussi dangereuses de ma vie.

Je ne connais pas les pratiques des autres pays pour aider leurs skieuses à maîtriser la peur, mais le nôtre est certainement celui qui en fait le plus. Ma prochaine descente est prévue seulement à Altenmarkt, à la mi-janvier. Je suis convaincue que mon entraînement m’aidera à amadouer mes petits papillons, cette journée-là...

 

— Propos recueillis par Alain Bergeron

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