Châteauguay : Quatre individus qui auraient tenté de corrompre Nathalie Simon sont interpellés
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La mairesse de Châteauguay, Nathalie Simon, a dit non aux pots-de-vin et a préféré appeler la police. Son geste a porté fruit: quatre hommes qui auraient tenté de la corrompre ont été arrêtés hier par l’Unité permanente anticorruption (UPAC).
«Il faut lever notre chapeau devant Mme Simon aujourd’hui. Le geste qu’elle a posé est très courageux», a mentionné le capitaine André Boulanger, chef du service des enquêtes sur la corruption de l’UPAC, en conférence de presse.
René Lafrance, son fils Éric Lafrance, ainsi que Jacques Roy et Michel Bergevin se sont donc fait passer les menottes par un froid glacial, hier matin.
Ils auraient entre autres comploté pour que René Lafrance, un ancien conseiller municipal, soit nommé directeur du développement économique de la ville de Châteauguay, selon les mandats d’arrestation consultés hier.
Le capitaine Boulanger a décrit leur manège allégé comme «un stratagème d’échange de bénéfices, comprenant de l’argent, contre l’obtention d’avantages personnels».
Collaboration « exemplaire »
Des sommes d’argent de «plusieurs dizaines de milliers de dollars» auraient ainsi été promises à la mairesse, selon lui.
Certains des accusés auraient aussi tenté de faire dézoner des terrains en retour d’avantages, pour la construction de projets immobiliers.
En septembre, c’est la mairesse, une ancienne journaliste au Soleil de Châteauguay, qui a elle-même appelé la police locale pour se plaindre. Le dossier a alors été transféré à l’UPAC.
Robert Lafrenière, le commissaire à la lutte à la corruption, a qualifié cette collaboration de «rarissime» et «exemplaire». Il a souligné que des mesures avaient été prises pour protéger la mairesse.
Fraude et corruption
Les quatre accusés ont été amenés au quartier général de la Sûreté du Québec, à Montréal, pour être interrogés.
Ils font tous face à cinq chefs d’accusation pour fraude envers le gouvernement, abus de confiance, acte de corruption dans les affaires municipales et complot.
Chacun de ces chefs est passible d’une peine d’emprisonnement d’une durée maximale de cinq ans.
Les suspects ont été libérés sous promesse de comparaître en février au palais de justice de Valleyfield.
Jeudi, 31 000 $ en argent comptant ainsi qu’un véhicule ont été saisis. Pas moins de 70 policiers ont participé à l’opération, dans le cadre du projet Muet.
D’autres arrestations pourraient survenir dans les prochaines semaines, en vertu des renseignements glanés lors des perquisitions d’hier.


