À votre santé !
Une consommation modérée d’alcool autour d’un repas a pour effet immédiat de réduire le stress, d’améliorer l’humeur, la sociabilité et de favoriser la relaxation
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Depuis plusieurs années, les études démontrant les effets bénéfiques de la consommation d’alcool sur la santé se multiplient et selon plusieurs statistiques, la consommation d’alcool augmente. Toutefois, curieusement, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui consomme de l’alcool pour prendre soin de sa santé!
Je ne connais pas non plus d’amateurs de vin qui s’intéresseraient autant à sa complexité s’il ne contenait pas d’alcool! Et, au Québec, les amateurs de vin sont de plus en plus nombreux. De fait, le vin est la boisson la plus fréquemment consommée. Trois Québécois sur quatre l’apprécient et la majorité l’ignore, mais il y a autant d’alcool dans un verre de vin que dans un verre de bière ou un verre de spiritueux.
La recherche scientifique tend à démontrer qu’en général, une consommation modérée et régulière – un ou deux verres par jour – a des effets protecteurs, notamment, contre les maladies cardiovasculaires, les maladies artérielles, les calculs biliaires et le diabète de type2. Ces effets bénéfiques ne se font toutefois pas sentir auprès des jeunes et se font surtout sentir avec l’âge, à partir de la quarantaine pour les hommes et à compter de la ménopause pour les femmes, tandis que les personnes de 60 ans et plus en seraient les plus grands bénéficiaires.
Toutefois, attention, car si l’alcool peut être bénéfique pour la santé, il n’est toutefois pas essentiel à celle-ci. Se nourrir convenablement, être actif et arrêter de fumer sont fort probablement des moyens beaucoup plus efficaces de prévenir la maladie et de rester en santé!
L’ALCOOL
Lorsqu’on consomme de l’alcool, celui qui n’est pas assimilé par le système digestif comme les aliments se retrouve rapidement dans le sang sans avoir été transformé. Ses molécules sont toutes petites et se dissolvent aisément dans l’eau et le gras, principaux constituants du corps humain, sans l’assistance d’enzymes de digestion. Transporté par le sang, l’alcool parvient rapidement aux organes très vascularisés comme le cerveau, les poumons et le foie. Rendu au cerveau, l’alcool influence les centres de contrôle du système nerveux central, dont ceux de la coordination musculaire et de la prise de décisions. Quant au foie, son rôle est de transformer l’alcool, mais il ne peut le faire qu’à raison de 15mg à l’heure. Chaque consommation doit attendre son tour pour être éliminée. Prendre une douche froide, de l’air frais, un café fort et s’agiter en dansant ne constituent pas des moyens de réduire le taux d’alcool dans le sang.
Les femmes, à quantité égale d’alcool consommé, obtiennent un taux d’alcool dans le sang plus élevé que celui des hommes. Parce que leur corps contient plus de gras et moins d’eau que celui des hommes, l’alcool se répartit dans une moins grande quantité de liquide corporel. Ne surestimez pas votre capacité à transformer l’alcool. Si vous avez l’habitude de boire, peut-être en ressentez-vous moins les effets, mais l’alcool, lui, demeure bien présent dans votre sang.
DEMAIN ET APRÈS-DEMAIN
Consommé autour d’un repas, l’alcool serait la source d’effets bénéfiques plus importants. Une consommation modérée a pour effet immédiat de réduire le stress, d’améliorer l’humeur, la sociabilité et de favoriser la relaxation. En cette période de réjouissances, beaucoup réduisent leur stress et améliorent leur humeur et leur sociabilité autour d’un bon repas. C’est bien de relaxer! Mais c’est mieux d’être relaxant! Demain et après-demain, la très grande majorité des Québécois souligneront la fin de la présente année, et le début de la prochaine, un verre à la main. Pour une large partie de ceux-ci, la conduite avec les facultés affaiblies est devenue inacceptable. Pour certains cependant, qui se comptent encore en dizaines de milliers, la chose est toujours acceptable… À preuve, l’alcool au volant constitue toujours, avec la vitesse, l’une des principales sources d’accidents de la route. Près du tiers des décès et plus de 15% des blessés graves sont la conséquence de quelques verres de trop.
Mon premier vœu est pour eux. Je fais le vœu que quelques-uns d’entre eux prennent le temps de comprendre que beaucoup plus de gens se noient dans les verres que dans les rivières… Les deux ou trois premiers verres vous montrent les choses comme vous voulez les voir. Les suivants vous les montrent comme elles ne sont pas… Les choses qui s’en suivent, c’est nous, à l’urgence de l’Hôpital Sacré-Cœur, centre tertiaire en traumatologie pour Montréal et l’ouest du Québec, qui les voyons. Si les images pouvaient convaincre par la seule transmission des horreurs qu’elles comportent, croyez-moi, il n’y aurait plus d’accidents de la route causés par l’ivresse au volant depuis déjà un certain temps…
Mon second vœu est pour tous: Bonne année et à votre santé!