« L’homme qui plantait des arbres »
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Frédéric Back nous a quittés le 24 décembre dernier. Ce cinéaste, magicien de l’animation, a gagné deux Oscars, dont un pour son film L’homme qui plantait des arbres. J’ai eu le grand privilège de lui parler à quelques reprises.
Il y a 15 ans, la résidence pour personnes âgées où est située ma pharmacie voulait souligner ses 10 ans d’existence. Nous avions eu l’idée de proposer aux résidents et à leur famille de participer à un «Arboretum», un jardin d’arbres, dans la cour de la résidence. Tous ceux qui le souhaitaient pouvaient contribuer, selon leurs moyens, à l’achat d’une feuille, d’une petite branche ou d’une plus grosse branche d’un arbre à planter sur le terrain de la résidence.
J’avais osé tenter de joindre M. Back pour lui parler de cette initiative. Il avait immédiatement été séduit par le projet. Il imaginait déjà le plaisir que les résidents âgés auraient à voir fleurir ces arbres et à circuler dans le jardin avec leurs enfants, leurs petits-enfants, et même leurs arrière-petits-enfants tout en apprenant à mieux connaître les arbres.
Avec la collaboration d’une botaniste du Jardin botanique de Montréal, j’avais préparé un petit circuit qui permettrait de passer d’un arbre à l’autre avec des informations éducatives et des questions-quiz sur chaque espèce plantée.
Passion
L’enthousiasme de Frédéric Back, homme célèbre à travers le monde, pour ce modeste projet de la Rive-Sud, m’avait profondément marquée. Sa sensibilité et son attention pour tous ceux qui vibraient à son rêve étaient marquantes. Il souhaitait qu’on aime la nature et les arbres, et qu’alors, tout naturellement, nous en prenions soin comme de nos enfants. Son site porte d’ailleurs le nom «Agir ensemble, caring together». Je salue aussi son épouse, Mme Ghylaine Paquin, qui avait collaboré au projet.
Douze arbres ont pu être plantés en 1999. Depuis 15 ans, ils ont grandi dans la cour sous les yeux des résidents et ils y fleurissent maintenant chaque printemps. Frédéric Back avait eu la grande générosité d’écrire un texte magnifique qui est gravé sur une plaque dans le hall d’entrée de la résidence. La profonde conviction de ce grand homme et sa détermination indéfectible à la protection de la nature doivent lui survivre. Nous avons encore tant à apprendre des arbres. Malgré tous les honneurs qui jaillissaient sur lui à ce moment-là, il a pris le temps de collaborer à ce projet. Dans cette dernière chronique de l’année, je vous présente ce texte inédit de Frédéric Back, qui prend aujourd’hui tout son sens et qui devient mon souhait pour vous en 2014.