Un patron de Google s’offre une forêt québécoise
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Le premier vice-président de Google, le Québécois Patrick Pichette, vient de mettre la main sur la réserve naturelle Kenauk, en Outaouais, près de Montebello, avec quelques partenaires.
L’homme d’affaires et ses associés ont versé plus de 40 millions $ pour faire l’acquisition de la propriété, qui s’étend sur 65 000 acres et compte 70 lacs.
M. Pichette a formé une entreprise en commandite avec trois autres partenaires, l’entreprise Kenauk Nature, pour réaliser l’acquisition. Les autres actionnaires de Kenauk Nature sont Michael M. Wilson, président du producteur de fertilisants Agrium, Douglas Harpur, président de Viandes de la Petite Nation et Domenico Monaco, patron de Pièces d’automobile Probec.
Kenauk Nature a avancé 27,5 millions $ pour sa participation dans la réserve, qui compte aussi deux autres actionnaires. Lyme Kenauk Canada, une division de la compagnie forestière américaine Lyme Timber Company a versé 8 millions $ pour obtenir les droits d’exploitation sur 52 000 acres, soit 80 % du domaine.
Lyme Timber est spécialisée dans l’exploitation ordonnée de terres forestières. Enfin, la Société canadienne pour la conservation de la nature a déboursé 5 millions $ pour assurer la conservation d’une parcelle du domaine.
Kenauk est l’une des plus grandes parcelles sauvages de terres privées en Amérique du Nord. Le site héberge une pourvoirie prisée par les amateurs de plein air. Oxford Properties, une filiale de la caisse de retraite ontarienne Omers, tentait de se départir du domaine depuis mars 2013. Le mandat avait été confié à la firme Sotheby’s, qui avait fixé le prix à 81,25 millions $.
Douglas Harpur a assuré à Argent que le projet de son groupe n’est pas de faire du développement immobilier. «Nous voulons préserver le territoire tel quel à tout jamais. On va préparer un plan de conservation dans les prochains mois», a-t-il dit, soulignant que la pourvoirie va demeurer en service.
M. Harpur a affirmé que la valeur de la transaction est supérieure à 40 millions $ puisque les nouveaux propriétaires ont aussi fait l’acquisition de nombreux équipements, dont des embarcations nautiques.
Le maire de la municipalité de Notre-Dame-de-Bonsecours, où se trouve la majorité du domaine, n’est pas opposé à la transaction. «Ça ne m’inquiète pas en autant que les nouveaux propriétaires conservent la vocation actuelle», a commenté Carol Fortier.