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Un choc budgétaire attend Québec d'ici 2050

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Photo Archives / Agence QMI


La croissance du PIB québécois ralentira à 1,3 % à l’horizon 2050 et les gouvernements feront déficit par-dessus déficit, prédit une étude universitaire.

Cette étude, dévoilée mercredi lors d’une conférence, est signée par trois membres de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke (dont le professeur Luc Godbout), par Pierre Fortin, professeur à l’Université du Québec à Montréal, et par l’économiste principal de la Financière Banque Nationale, Matthieu Arseneau.

Les auteurs ont développé trois scénarios pour les finances publiques québécoises d’ici 2050 (de base, optimiste et pessimiste) en s’appuyant sur une idée maîtresse : les gouvernements doivent assurer l’équité entre les générations et ne pas pelleter des déficits dans la cour de nos descendants.

«Notre scénario de base tient de compte des interactions entre la démographie, le marché du travail, la productivité, etc., avec ses répercussions sur la croissance économique, sur les revenus et dépenses de l’État», a expliqué Luc Godbout en entrevue. «Le changement dans la structure des âges fera en sorte que la croissance économique sera moindre dans le futur que dans le passé. Les recettes fiscales vont croître moins vite.»

Hypothèses prudentes

Dans leur scénario de base, les auteurs estiment que la population du Québec atteindra 9,2 millions en 2056, que le plus gros bassin des travailleurs, les 15-64 ans, sera en déclin depuis 2013 et que la productivité et les taux d’emploi stagneront après 2025.

L’inflation demeurera stable, mais la croissance annuelle moyenne du service de la dette atteindra 3,7 %.

Sur le plan de la santé, les chercheurs s’appuient sur un modèle théorique qui tient compte des dépenses en fin de vie. Ainsi, les dépenses progresseront moins vite entre 2015 et 2030 ( 5,4 %) qu’elles n’ont crû de 2000 à 2013 (5,9 %).

En ce qui concerne les régimes de retraite, les finances publiques prendront du mieux lorsque de nouvelles générations de retraités encaisseront leurs rentes (et paieront des impôts). En éducation, le coût des garderies, du primaire et du secondaire sera revu à la baisse, de sorte que la dépense par habitant demeurera stable.

«On est assez prudents dans nos hypothèses», a souligné Luc Godbout. « Malgré cela, on constate que la transition démographique sera assez prononcée au Québec. Elle aura des répercussions sur le marché du travail, il va se créer moins d’emplois et même si les taux d’emploi s’améliorent, il y aura des effets négatifs sur l’économie. Si rien ne change, le gouvernement fera des déficits à répétition.»

«Évidemment, ça n’arrivera pas, a ajouté l’universitaire, parce que nos décideurs vont décider, ils sont élus pour ça ! de dire M. Godbout.
«Notre étude sert à dire : voici les effets de la transition démographique, voici ce qui arrivera si on décide de ne rien faire. Ça nous donne une idée de la grosseur de la bouchée à avaler.»
 







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