Un film rempli de premières
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Ça ne s’était jamais fait avant. Même La légende de Sarila, sorti l’an dernier et qui avait été tourné ici, comptait sur des voix anglaises dans sa version originale.
Mais pour Le coq de St-Victor, en salle le 21 février, la productrice Nancy Florence Savard a été en mesure d’offrir à Anne Dorval, Guy Jodoin, Guy Nadon, Mariloup Wolfe et à plusieurs autres acteurs québécois la chance de créer de toutes pièces les voix des personnages.
Un défi emballant, certes, mais qui s’est révélé plus difficile qu’anticipé, racontent Mariloup Wolfe et Guy Jodoin. Les acteurs n’avaient notamment qu’un dessin de leurs personnages pour s’inspirer.
«T’es dans le vide. Il faut tout imaginer. Je suis très fière d’avoir essayé ce processus, on dirait que j’en rêvais en voyant les films d’animation avec Jim Carrey et Eddie Murphy. On se disait qu’ils devaient avoir plein de liberté», dit Mariloup Wolfe, qui donne la parole au personnage de Marcelline.
Liberté mais pas trop
De la liberté? Tu-tut, pas tant que ça, finalement, ont constaté les voix québécoises.
«Il y avait un cordon ombilical entre Pierre Greco et moi. Pierre est très méticuleux. Il a travaillé longtemps sur ce film et, quand on est arrivés, il fallait essayer de coller à ce que lui voyait», observe Guy Jodoin, qui prête sa voix au maire de Saint-Victor.
«On a tendance à en ajouter beaucoup pour meubler parce qu’on ne voit rien. Mais le réalisateur sait exactement où il s’en va et où on doit mettre de l’emphase», ajoute Mariloup.
Comme un bonbon
La volonté manifestée par Pierre Greco était compréhensible puisque Le coq de St-Victor est une adaptation du roman Le coq de San Vito, écrit par Johanne Mercier, sa conjointe.
Greco, qui collaborait déjà avec Nancy Florence Savard, lui a suggéré le roman comme lecture de chevet il y a huit ans. La productrice a eu un coup de foudre.
«Je l’ai croqué comme un bonbon. C’est tellement drôle. J’ai appelé Pierre et je lui ai dit qu’on faisait un long-métrage. Il a fait le saut», se rappelle-t-elle en riant.
Pagnol rencontre Jones
Grand fan d’animation, Pierre Greco a eu rapidement l’idée de transposer en cartoon la version cinéma du coq en faisant se rencontrer les univers de Marcel Pagnol et de Chuck Jones (Wile E. Coyote), le tout dans un décor rappelant autant les petits villages européens que québécois.
«C’était clair que c’était la voie à suivre. Ça donnait quelque chose de relativement nouveau, car ça ne s’était jamais fait avant. Ça nous faisait plein de nouveautés», observe le cinéaste.
Quand sa carrière en salle sera terminée, Le coq de St-Victor fera l’objet d’une autre première puisque Télé-Québec a déjà confirmé que ce film sera ajouté à la programmation de Ciné-cadeau, aux côtés des classiques d’Astérix et de Lucky Luke, pour le temps des Fêtes 2014.