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Frais de garderie de 7$ à 9$ : Hausse difficile pour plusieurs familles

Famille de Blainville
Photographe Agence QMI, Martin Alarie


Plusieurs familles devront se serrer la ceinture à la suite de l’annonce du gouvernement Marois d’augmenter les frais de garderie de deux dollars l’an prochain.

C’est le cas de la famille Massicotte-Arbour de Granby qui devra faire de nouvelles concessions.

«Ça ne semble pas beaucoup à première vue, mais lorsque tu fais le total dans une année c’est énorme, mentionne Valérie Arbour, mère de deux enfants de 3 et 4 ans. Nous allons devoir couper, particulièrement dans nos sorties de couple, les enfants vont toujours passer en premier.»

Le gouvernement a annoncé dans son budget hier que les frais pour les centres de la petite enfance passeront à 8$ dès septembre prochain, puis à 9$ l’année suivante. Ils seront ensuite indexés de 2% les années suivantes.

Cette augmentation ajoute du poids sur les épaules de cette petite famille au budget serré.

«On a déjà discuté du fait que je pourrais arrêter de travailler pour rester à la maison afin de m’occuper des enfants et ainsi avoir une voiture en moins et ne plus avoir de frais de garderie, mais ce n’est pas possible. Chaque augmentation de frais diminue notre qualité de vie, mais on n’a pas le choix», se désole Mme Arbour.

UN MAL NÉCESSAIRE

Pour les Duguay-Coutu de Blainville, la hausse est nécessaire afin que le service soit maintenu.

«Il était temps que les tarifs soient indexés et augmentés, indique Amélie Coutu mère de trois jeunes enfants, dont deux de quatre ans et un autre de trois ans. Ça demeure un tarif qui est excessivement bas comparé à d'autres provinces. On est très privilégié au Québec.»

Son conjoint, Nicolas Duguay, abonde en ce sens, lui qui siège sur le conseil d’administration du CPE que ses enfants fréquentent.

«Je suis en faveur d'une hausse modérée et d'une indexation par la suite, si ça permet de maintenir le service. Mieux vaut mettre fin au gel des tarifs et entamer un rééquilibrage que d'en arriver à un point ou tout le programme pourrait être remis en question», soutient-il.

CHOC POUR LES PLUS DÉMUNIS

Le CPE où siège le père de famille, faisait parti d’un des rares à faire des surplus. L’argent était notamment utilisé pour accueillir des enfants dont les parents n'ont pas les moyens de payer 7$ par jour. Mais voilà qu’il a appris que Québec viendra piger dans sa caisse. La direction est encore sous le choc et ne sait pas encore quel montant exact elle devra remettre à Québec.

M. Duguay est donc conscient que certaines familles auront de la difficulté à joindre les deux bouts avec cette nouvelle hausse.

«Il faut s'assurer que les personnes qui n'ont pas les moyens d'assumer la hausse continueront d'avoir accès au service. Même à 7$ il y a des parents qui ne sont pas capables de payer, alors à 9$ ils le seront encore moins.»

C’est aussi ce que dénonce la présidente du conseil d'administration de l'Association québécoise des CPE, Hélène Gosselin, soutenant que ce «choc tarifaire» fera mal aux familles à faible revenu.

«On ne parle pas dans le budget de mesures d'atténuation pour les familles à faible revenu, c'est inquiétant. On avait déjà dit qu'on était en accord avec le principe d'une hausse, mais on a toujours été contre un choc tarifaire pour les parents. Là, ça va vite et c'est cher».

Même son de cloche du côté de l'Association des garderies privées du Québec.

«Nous ne sommes pas contre une hausse, mais nous sommes surpris d’une hausse aussi radicale. Je trouve ça assez cavalier d’augmenter les tarifs de 28% en un an et demi. Ce sont les familles avec deux enfants qui vont trouver ça particulièrement difficile, c’est tout de même près 1100$ de plus par année. Les familles plus défavorisées sont laissées de côté», s’inquiète le président Sylvain Lévesque.

-Avec la collaboration d'Anne-Caroline Desplanques







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