Cette pub n’est pas francophobe
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Je suis la première à dénoncer le « Québec bashing » quand j’en vois.
Mais je ne vois rien de francophobe dans la pub de vêtements Moose Knuckles dont tout le monde parle ces jours-ci.
Depuis quand le fait de montrer des filles en bikini dans un jacuzzi, portant un béret avec une fleur de lys, constitue du Québec-bashing?
RETIRÉS DES MAGASINS SPORTS EXPERTS
Depuis que TVA a diffusé un reportage de Michel Jean au sujet de la vidéo de la compagnie montréalaise Moose Knuckles, certains réclament le boycottage de la compagnie. Sports Experts a décidé hier de retirer tous ces produits de leurs magasins. La maison Simons a publié un communiqué pour dire qu’elle se dissociait de Moose Knuckles. Et des militants font circuler une pétition exigeant «des excuses à la nation québécoise». Wôôô. On se calme.
Une pub montre des soldates sexy en veste de bûcherons qui s’entraînent dans un camp militaire de la Federation Unilateral Quebec (FUQ) et je devrais déchirer ma chemise? Je n’embarque pas là-dedans.
(Message à Mario Beaulieu de la SSJB: faire référence à des militants armés fleurdelisés dans une pub n’est ni raciste ni une insulte au peuple québécois.)
Dans le premier Die Hard avec Bruce Willis, en 1988, le super méchant Hans Gruber exigeait la libération de prison de cinq terroristes de «Liberté de Québec». Est-ce que quelqu’un à l’époque avait accusé Die Hard d’être francophobe?
ZÉRO FRANÇAIS
Le plus bizarre dans ce faux scandale de «francophobie» c’est qu’il n’y a pas un mot en français dans les sept minutes de la vidéo de Moose Knuckles. On entend un général et ses soldats parler en anglais. ˜Même le slogan est en anglais: «FUQ wants you».
Sur le site créé de toutes pièces par Moose Knuckles pour cette armée imaginaire, on trouve le «manifeste» de la FUQ. Rien à voir avec celui du FLQ. On y lit (en anglais!) que la FUQ «veut nettoyer la corruption, l’injustice et la haine dans ce monde». Rien à voir avec des méchants francophones qui voudraient envahir l’Alberta, franchement!
En fait, la seule «insulte au français» qu’on peut reprocher à Moose Knuckles, c’est d’avoir utilisé Google Translate pour traduire leur communiqué: «Nous jouissons de se moquer de nous-mêmes. […] Le ridicule qu'il peut être de permettre à nos différences pour nous incitent plus espacés». Euh, say what?
ARRÊTEZ LA PARANOÏA !
À force de crier au loup et de grimper dans les rideaux chaque fois que quelqu’un regarde le Québec un peu de travers, des nationalistes bien intentionnés minent leur crédibilité.
Et au passage, ils nous font passer pour un peuple de bébés gâtés, sans humour.
Sur sa page Facebook, Moose Knuckles diffuse des photos de vedettes portant leurs vêtements: Aaron Paul et Glenn Close qui portaient un Moose Knuckles à Sundance.
Pourquoi cette popularité? Parce que c’est une compagnie rigolote, au marketing allumé, qui se moque constamment des clichés canadiens: bacon-sirop d’érable-ours-orignaux. Même leur nom est une blague: moose knuckles (pattes d’original) fait référence à une bobette bien remplie au niveau de l’entrejambe…
Ils font même un chandail sur lequel est écrit «ta-bear-nac».
Trouvez-vous ça «francophobe»?