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Sexualité | Jeunes

Dangereuse culture du viol

L’hypersexualisation des jeunes dénoncée

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L’hypersexualisation des jeunes et l’érotisation de la violence ont atteint un sommet dangereux. Les messages envoyés par des enfants à la sexologue Jocelyne Robert témoignent d’une obsession parfois maladive.

«Si, à 10 ans, ils se demandent comment faire une bonne pipe, il y a quelque chose qui ne marche pas», a lancé la spécialiste dans la vidéo de présentation du forum sur l’hypersexualisation, hier, au Patro Roc-Amadour de Québec.

«J’ai 11 ans et j’aime le sexe. Je ne pense qu’à ça. Pourquoi l’idée de faire l’amour m’obsède à ce point?», a-t-elle lu par la suite.

Une jeune fille de 13 ans lui a également posé une question surprenante: «Est-ce que vous pourriez me donner quelques trucs pour aimer faire des fellations?»

Banalisation

Se défendant d’être une vieille moralisatrice, Mme Robert est revenue sur l’affaire Gab Roy, ce personnage qui a récemment publié un texte où il décrivait ses fantasmes sexuels violents à l’endroit de Mariloup Wolfe.

Des dizaines de milliers d’admirateurs ont pu lire les propos du blogueur et plusieurs internautes, même des femmes, ont indiqué qu’ils avaient aimé cette lettre.

Ce texte, dont il est impossible de publier des extraits, décrit une agression sexuelle évidente, selon la sexologue. Il s’agit d’une mise en scène parfaite représentant la culture du viol. La tolérance zéro est indiscutable.

«Il n’y a pas dans ce texte le début de l’ombre d’un consentement ou d’un plaisir réciproque. La culture du viol est un concept qui décrit un environnement social et médiatique dans lequel les violences sexuelles trouvent des justifications, des excuses pour être banalisées», a-t-elle notamment expliqué.

Aucun désir

Devant des adolescentes qui lui racontent un trip à trois ou une sodomie, la sexologue a réalisé qu’elles ignorent ce qu’est le désir.

La vieille génération a enduré la fatalité, la famille et la fidélité. La cohorte suivante a vécu la liberté, la libération et le libertinage. «Ma fille s’est démerdée dans un univers de C: cul, corps, cash.»

Geneviève Quinty, du Projet Intervention Prostitution Québec (PIPQ), s’est montrée un peu plus rassurante en demandant si le discours alarmiste n’avait pas un effet pervers sur les jeunes.

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