Desharnais le battant
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SAN JOSE | David Desharnais a tiré une importante leçon de son chaotique début de saison. Il n’oubliera pas cette période sombre.
Après 66 matchs, le mois d’octobre et les deux premières semaines du mois de novembre paraissent très lointains.
«C’est loin, mais ce n’est pas si loin, a rappelé Desharnais après un entraînement au SAP Center de San Jose. Je dois toujours garder ça en mémoire. Si jamais ça arrive encore, je dois me rappeler le chemin à parcourir pour m’en sortir. Je me souviendrai toujours de ce début de saison. C’est de cette façon que tu grandis, il faut surmonter des étapes.»
Le jour et la nuit
Pour ceux qui souffriraient de pertes de mémoire, il faut rappeler que Desharnais n’avait qu’une petite passe après 19 rencontres. Il avait visité la passerelle de presse à deux reprises. Une première fois le 5 novembre contre les Blues, à St. Louis. Et une deuxième fois le 12 novembre contre le Lightning, à Montréal.
À l’image de son chemin pour atteindre la LNH, Desharnais a fait taire ceux qui ne croyaient plus en lui. À ses 44 derniers matchs, il a regagné sa vitesse de croisière avec 36 points (11 buts, 25 passes). S’il avait produit à ce même rythme toute la saison, on parlerait d’une saison de 67 points.
Desharnais n’a pas découvert une potion magique. Il n’a pas parlé au maire de Montréal, Denis Coderre. Encore aujourd’hui, il reste un des plus petits attaquants de la LNH à 5 pi 7 po et 170 lb. Mais depuis une quarantaine de matchs, on n’entend plus le préjugé disant qu’il est trop petit pour la grande ligue.
«Des critiques, il y en aura toujours, a-t-il répondu sagement. Je ne joue pour personne d’autre que pour moi et l’équipe. Si l’organisation croit en moi, c’est ça, le plus important. Il n’y a pas beaucoup de gens qui me voyaient dans la LNH de toute façon. Ce n’est pas trop important, ce qu’ils pensent maintenant.»
«Je ne suis pas un joueur différent depuis quelques mois, j’ai juste regagné ma confiance», a-t-il ajouté.
Pacioretty, le complice
Pour sortir de sa torpeur, Desharnais n’a pas consulté le psychologue de l’équipe pendant d’innombrables heures. Quand on lui a demandé si une personne l’a aidé plus qu’une autre, il a immédiatement pointé en direction de Max Pacioretty.
«Max m’a beaucoup aidé, il voulait jouer avec moi, a dit celui qui n’a jamais été repêché dans la LNH. Il cherchait à me sortir du trou. J’ai toujours eu une bonne chimie avec lui. Il souhaitait rester avec moi, même si je me retrouvais dans une période sombre, il m’a fait confiance. Il a besoin de moi comme j’ai besoin de lui.»
Pacioretty, lui, n’a pas douté une seule seconde des chances de son coéquipier de rebondir.
«J’ai toujours dit et je dirai toujours que Davey est responsable d’une grande part de mes succès, a mentionné l’Américain. Il y a une raison pour laquelle j’aime autant jouer avec Davey: il n’est absolument pas égoïste. Il n’a pas besoin de la gloire, il recherche juste le bien de l’équipe.»
Depuis trois ans, le CH a misé sur deux marqueurs de 30 buts ou plus. Pacioretty a atteint ce plateau à deux reprises et Erik Cole l’a fait une fois en 2011-2012.
Chaque fois, Desharnais jouait au centre.
«Je veux que mes ailiers marquent des buts, c’est mon travail», a-t-il répliqué à propos de ces statistiques.