Veaux battus à coup de taser
Des actes de maltraitance insoutenables filmés en caméra cachée dans une ferme de Pont-Rouge
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Des veaux élevés au Québec sont battus, électrocutés, terrifiés par des hurlements et enfermés dans des cages souillées de leur urine et de leurs excréments avant d’aboutir dans votre assiette.
C’est ce que révèlent les images insoutenables qu’a tournées un enquêteur de l’organisation Mercy for Animals Canada dans une ferme de Pont-Rouge, près de Québec.
Il s’y est fait embaucher au hasard en répondant à une petite annonce placée sur Internet et y a travaillé équipé d’une caméra cachée pendant deux mois, de décembre à février.
Sans dénonciation préalable, l’enquêteur n’avait aucune idée de ce qu’il allait trouver à Pont-Rouge. Quelque 800 veaux à la fois sont élevés dans cette ferme et beaucoup ne survivent pas aux mauvais traitements qui leur sont infligés.
Les veaux – des mâles uniquement puisque les femelles sont réservées à la production laitière – sont livrés à la ferme deux semaines après leur naissance et y restent jusqu’à leur cinquième mois.
Ils y sont enfermés et attachés dans des cages d’à peine 49 cm de large, donc trop étroites pour leur permettre de se mouvoir. Tout est fait pour les empêcher de développer une musculature qui rendrait leur viande moins tendre.
Leur alimentation est strictement limitée à un lacto-remplaceur, un substitut industriel au lait spécialement formulé pour produire une chair claire et tendre.
Pour les déplacer d’un endroit à l’autre, les travailleurs poussent les faibles bêtes à coup de pied et les agrippent par les testicules. Les pistolets électriques et les bâtons font aussi partie de leur attirail de torture.
Un énorme Marché
La ferme de Pont-Rouge approvisionne de grandes chaînes d’épicerie bien connues des Québécois. Elle fait partie du réseau de clients de la société DéliMax, dont le logo est bien présent à l’extérieur et à l’intérieur des installations.
Cette entreprise de Saint-Hyacinthe y livre les veaux et vient les chercher pour les transporter jusqu’à l’abattoir. Elle approvisionne également la ferme en lacto-remplaceur.
Le directeur développement et commercialisation de DéliMax, André Blais, se dissocie toutefois de la ferme de Pont-Rouge. «C’est pas nos animaux, c’est pas nos éleveurs. C’est un client, on leur vend des services», martèle-t-il.
Mercy for Animals s’est associée à l’émission d’enquête W5, de CTV, qui diffusera un long reportage ce soir à 19 h.