De bonnes intentions
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Avec L’ardoise à Sainte-Thérèse, À Maison est le deuxième restaurant du chef propriétaire Luc Laplante, un gars enthousiaste et bourré de talent.
Son deuxième bébé vient juste d’ouvrir. Sur le papier, franchement, tout fonctionne, mais dans l’assiette, rien n’allait le soir de ma visite. Pendant tout le repas, une chanson me trottait dans la tête, une «toune» de Stromae Papaoutai (Papa où t’es). En effet, le chef n’était pas là, il était à l’autre maison ce soir-là.
Je comprends, on ne peut pas être à deux endroits en même temps, mais voilà… Pour que l’enfant soit bien lancé sur les rails de la vie, il faut un papa bien présent et c’est ce que j’ai ressenti le soir de ma visite, il manquait un père et une mère.
Il y avait du découragement dans les yeux des employés, mais de la bonne volonté, il y en avait aussi, c’est indéniable.
Décor
De jolis cadres sur les murs, un grand comptoir en L, c’est neuf, bien aménagé dans une chouette maison plantée sur un grand boulevard… Franchement, on s’y sent vraiment bien.
Ambiance
Tonitruante. Déjà à L’ardoise, les décibels sont source de désagrément. Le petit nouveau est bien criard. On peut créer une ambiance festive sans pour autant se sentir à un concert de Metallica!
Clientèle
Quelques tablées familiales, beaucoup de jeunes gens en couple ou en groupe. Il faut dire que la disposition des tables et surtout les tables hautes encouragent les grandes réunions festives.
Le repas
Tartare de saumon avec une sauce à l’ail «pour donner du goût», me dit candidement le gentil jeune cuisinier qui nous sert directement notre grand plateau en bois sur lequel sont déposées nos deux entrées. Puis, il ajoute «croquette de crevettes, sur l’idée d’un crab cake, crevette et salade de légumes avec une sauce à l’ail». Merde alors! Dans les deux cas, on n’a pas vu l’ail sur le menu. Bon, pour aller avec la croquette de crevettes pourquoi pas, mais avec un tartare de saumon… une sauce à l’ail? Non merci. Le saumon, moi, je veux le goûter et l’ail m’en empêche.
Dégustation maintenant. Oh boy! Il y avait tellement d’ail que ça ne se peut pas. Les ingrédients sont pourtant de qualité et il y a de l’effort dans les réalisations et dans les présentations. Quel gâchis! La croquette, quant à elle, était bien faite. Morue. Nous nous attendions à un morceau de poisson bien poêlé avec une salade de betteraves. Nous avons reçu à la place ce que j’apparenterais à une brandade de morue, croquante sur les surfaces et avec une quantité d’ail inimaginable. Mon accompagnatrice, qui aime pourtant l’ail, est vraiment fâchée. Elle n’a pris qu’une seule bouchée tellement l’ail l’indisposait.
Pilon de canard. Ce plat a sauvé la soirée. C’était très bon. Poutine avec boudin blanc et pomme pour se réconforter de cette mésaventure culinaire. Bien déçu aussi, le boudin est flasque et sans goût. Quand ça va mal, ça va mal!
Dessert, une tarte au citron, dans un petit pot Masson. Crumble bien dur, saveur de citron avec beaucoup d’amertume, texture trop ferme, meringue compacte… Un dessert sans délicatesse. Tarte au sucre et bacon, le dessert du moment chez les jeunes chefs. Personnellement je n’ai rien contre si c’est bien fait. La garniture de la tarte est bien savoureuse. Malheureusement, la pâte, elle, n’est pas cuite et, en plus, on nous la sert chaude, donc, de la bouillie. Encore dommage, car, il y a du travail dans toutes ces réalisations culinaires. Mais voilà, on coupe les coins ronds, cela donne donc de l’à-peu-près.
Un dernier constat… Bien placé, puisque j’avais la vue sur les cuisines, jamais de la soirée je n’ai vu un seul cuisinier goûter ce qu’il faisait dans ses assemblages et ses réalisations. Ceci explique sûrement cela. Ce restaurant et ce jeune chef méritent mieux que deux étoiles. J’aurais malgré tout plaisir à refaire l’expérience. C’était peut-être juste une mauvaise soirée et il mérite une seconde chance.
Le service
Adorable et gentil, comme tout le reste, mais complètement débordé.
Carte des vins
Pas beaucoup de choix au verre.