Le Québec s’est forgé une réputation peu enviable de terre promise pour la maltraitance animale
Coup d'oeil sur cet article

Avec ses usines à chiots, ses milliers d’animaux abandonnés tous les 1er juillet, et maintenant son industrie du veau de lait, le Québec s’est forgé une réputation de paradis de la maltraitance animale qui fait le tour du monde.
Le magazine français Animaux Bonheur lance même un SOS pour sauver nos bêtes dans son plus récent numéro.
Alors que Le Journal rendait publiques des images insoutenables de cruauté dans l’industrie du veau de lait, le mensuel publiait un dossier coup de poing de 10 pages sur la Belle Province.
Des chiens de traîneaux exploités dans l’industrie touristique aux écuries insalubres de Montréal, tout y passe. Après avoir digéré tout ça, «les gens sont choqués ici», indique la rédactrice en chef de la revue, Orianne Vatin.
«En France, on a une image idéalisée du Québec, alors c’est une grosse surprise de voir le traitement qui y est réservé aux animaux. C’est extrêmement choquant», résume-t-elle.
Le pire au Canada
Et pour cause: classé au dernier rang des provinces canadiennes en matière de législation relative au bien-être animal, le Québec est «la meilleure province pour abuser des animaux», selon le Fonds international pour la protection des animaux (FIPA).
«Ce n’est pas pour rien que les usines à chiots viennent s’installer ici. Les gens savent qu’ils ne risquent rien chez nous, indique la présidente du Centre d’intervention animal, Micheline Robitaille. Nos lois sont archaïques. Un animal n’est pas plus considéré qu’une table.»
Lois archaïques
Selon le Code civil du Québec, les animaux de compagnie ou de ferme sont des «biens meubles». Blesser ou maltraiter une vache ou un chat est donc assimilé à la détérioration d’un bien.
Au fédéral, le Code criminel n’assure pas non plus une protection adéquate aux bêtes, indique Sayara Thurston, de la Humane Society International/Canada.
En effet, lorsqu’un animal est négligé, l’enquête criminelle doit démontrer que la négligence était volontaire, ce qui est «extrêmement difficile à faire», souligne Mme Thurston.
Quant aux codes de pratiques de l’industrie, ils sont peu crédibles, car ils sont avant tout des outils de promotion pour les producteurs, déplore le vétérinaire britannique John Webster, professeur à l’École de science vétérinaire de l’Université de Bristol, en Grande-Bretagne.