Presque la perfection

Depuis quelque temps, une tendance pesante règne dans le monde de la restauration. Des plats de porc, surtout, du bœuf, des grosses assiettes, du gras, du sel en quantité, de l’ail, des épices…

La nouvelle génération de la restauration nord-américaine propose une cuisine costaude, tout en testostérone. Parfois bien faite, mais pas toujours. Heureusement, il y a des exceptions comme le H4C, ouvert il y a presque un an.

Style de restaurant

Le chef Dany Bolduc est un passionné, un vrai. Si sa cuisine se distingue depuis l’ouverture de son restaurant qu’il dirige de main de maître avec ses partenaires, mes espions m’ont dit que ses plats s’étaient un peu complexifiés dans les derniers temps et que même les prix s’en ressentaient un peu. C’est bien dommage, car c’est ce que j’ai remarqué justement lors de ma visite. Si le chef épure son travail, on ne sera pas loin d’avoir au H4C l’une des meilleures tables de la province.

Décor

Formidable, pourtant j’avais peur, avec ce que j’avais vu sur le web, que le décor dégage une sensation de froideur. C’est même très chaleureux une fois que le restaurant est rempli au maximum de sa capacité. C’est à la fois chic, élégant, contemporain et magnifiquement aménagé. Vous avez, malgré le monde, toujours la sensation d’une certaine intimité. C’est très agréable.

Ambiance

Ambiance dynamique, bien que nous soyons installés dans cette grande, belle et ancestrale maison aux allures chics. Une atmosphère très urbaine s’y dégageait. Nous aurions pu être dans n’importe quel centre-ville d’Amérique du Nord et non à Montréal, dans un quartier excentré et sympa. Le bruit ambiant monte au fur et à mesure, mais vous pouvez continuer de vous parler sans problème.

Clientèle

Hétéroclite. Beaucoup de clients de Westmount, me dit mon accompagnateur qui reconnaît quelques figures. Quelques tables familiales, beaucoup de couples, des jeunes gens… Des femmes, aussi, en grand nombre et on comprend pourquoi, la cuisine du chef est délicate, ça fait changement des bistros de gars.

Le repas

Soupe de salsifis, trompettes des Maures, champignons blancs, noisettes. Voilà une réalisation qui me comble. Saveur douce et délicate, garniture soignée et que dire de ses chips de salsifis. C’était divin. Gnudi de ricotta, bouillon de champignons, poêlée de champignons. Il faut aimer les champignons et c’est notre cas. Gnudi un peu fade, la sauce et les champignons étaient très savoureux, un bon contraste. Finalement, dumplings de foie gras de canard, shiitake, chou vert, consommé oriental. Comment vous dire, mon invité y tenait à ce plat, il en fut bien déçu. C’est vrai, le bouillon était tellement salé que nous avons laissé l’assiette de côté. Quelque chose d’incompréhensible, je me demande si le chef a vraiment vu et goûté cette réalisation. Ça faisait erreur de casting, le bouillon était juste de la sauce soja tellement c’était puissant et salé… Ris de veau, pommes de terre, rutabaga, rabioles, jus de veau. Un beau et bon plat, tout est en harmonie et nous fait oublier la mauvaise aventure des dumplings. Ballottine de canard, aligot, purée de shiitake, rabioles, sauce au foie gras. Un formidable plat, il y a énormément de travail, le chef se donne du mal et j’apprécie cette démarche qui permet au talent de s’exprimer complètement. Dessert savoureux et artistiquement présenté, là encore, il y a de l’amour et de la passion.

Le service

L’accueil est adorable. Le service fut lent à démarrer, mais il s’est bien repris par la suite. Le tout est fait avec une très grande gentillesse. La jeune femme qui s’est occupée de nous était tout sourire, et ce, avec tout le monde. Le garçon aussi d’ailleurs, de la classe, mais rien de guindé.

Carte des vins

La carte des vins est belle et les garçons peuvent vous faire des suggestions. Ils n’hésiteront pas aussi à vous faire goûter les vins afin de vous assurer de votre choix. Une attention fort appréciée!