Amaya achète PokerStars pour 4,9 milliards $

À la clôture des marchés, le titre d’Amaya s’échangeait à 19,95 $, un bond de 5,87 $ ou 41,7 %  par rapport à son cours de fermeture, jeudi. Amaya va verser 4,9 milliards $ pour faire l’acquisition d'Oldford Group, la société qui contrôle Rational Group, l’exploitant des sites PokerStars et Full Tilt Poker.

 

À 13 h 52, le titre d’Amaya s’échangeait à 19,76 $, un bond de 5,68 $, par rapport à son cours de clôture, jeudi. Amaya va verser 4,9 milliards $ pour faire l’acquisition d'Oldford Group, la société qui contrôle Rational Group, l’exploitant des sites PokerStars et Full Tilt Poker.

 

Le rachat d'Oldford Group, une entreprise non cotée, va faire d'Amaya le premier groupe coté dans le monde dans le domaine du poker en ligne, devançant l'actuel numéro un mondial Bwin (LON:BPTY), selon la compagnie.

 

Il s’agit d’une énorme transaction pour l’entreprise montréalaise. Pour l’exercice 2013, le chiffre d’affaires d’Amaya a atteint 155 millions $ alors que celui d’Oldford Group était de 1,1 milliard $.

 

Amaya prend une grosse bouchée en acquérant l’entreprise américaine. Sa capitalisation boursière atteint 1,3 milliard $ alors qu’elle débourse près de quatre fois plus d’argent pour prendre le contrôle d’Oldford Group.

 

«C’est une acquisition qui transformera Amaya.  Elle renforcera nos activités principales interentreprises grâce à un produit en ligne de premier plan destiné aux consommateurs qui crée une plateforme mondiale évolutive permettant la croissance», a déclaré David Baazov, chef de la direction d'Amaya.

 

Le communiqué d’Amaya précise que la transaction sera financée avec des liquidités disponibles, un nouvel emprunt, un placement privé de reçus de souscription, un placement privé d’actions ordinaires et un placement privé d’actions privilégiées convertibles sans droit de vote.

 

Fondé en 2004 et coté à la Bourse de Toronto, Amaya offre toute une gamme de produits et de services pour l'industrie du jeu, des machines à sous aux logiciels de paris en ligne, en passant par des outils d'analyse des performances des casinos. La compagnie est inscrite en Bourse depuis juillet 2010.

 

Dans le domaine du poker, Amaya est surtout connu pour ses outils logiciels. Il va changer de dimension en acquérant PokerStars et Full Tilt Poker qu'il présente comme les plus importants acteurs du secteur, avec plus de 85 millions de joueurs inscrits.

 

«Amaya se spécialise surtout dans les logiciels que Poker Start et Full Tilt Poke peuvent utiliser. Elle est un fournisseur de services alors que Poker Start et Full Tilt sont des sites de jeux en ligne», a commenté Philippe R. Bertrand, vice-président et chef de la croissance chez Équation Humaine.

 

En plus des activités de jeu en ligne, l'acquisition permet à Amaya d'élargir ses activités à la diffusion d'émissions télévisées sur le poker et à l'organisation de tournois. La direction d’Amaya prévoit que la transaction permettra d’accélérer l’entrée de PokerStars et Full Tilt Poker sur les marchés réglementés où elle est déjà présente, notamment aux États-Unis.

 

PokerStars, lancée en 2001, a payé 731 millions $ en juillet 2012 pour mettre un terme à une poursuite intentée par la justice américaine. Une loi interdisait aux entreprises d’accepter des paiements sur des paris en ligne. Trois États américains, le Nevada, le Delaware et le New Jersey ont depuis légalisé le jeu d'argent en ligne.

 

Une histoire à succès

 

Groupe de jeux Amaya est un grand succès du secteur multimédia québécois. L’entreprise, fondée au milieu des années 2000, s’est hissée au sommet de son secteur en seulement une dizaine d’années.

 

Amaya se spécialise dans le développement de produits et de services de jeux, dont des logiciels. Elle crée des jeux de hasard, de poker, des paris sportifs, des plateformes de jeux, des loteries et des appareils de jeux électroniques, comme des machines à sous.

 

Les solutions électroniques développées par Amaya sont utilisées par certains des plus grands exploitants de jeux de hasard de la planète. Amaya sert des clients dans certains États américains, en Europe, dans des provinces canadiennes et dans 80 territoires amérindiens. Amaya produit, par exemple, des jeux de hasard en ligne pour le compte de casinos d’Atlantic City, autorisés à offrir des jeux d’argent en ligne au New Jersey.

 

Groupe de jeux Amaya est devenue une société publique en juillet 2010. Son action a progressé de 195 % à sa première année en Bourse, passant de 1 $ à 2,95 $. Les investisseurs, qui ont misé sur la compagnie, ont été maintes fois récompensés depuis l’entrée en Bourse.

 

Le titre a bondi à près de 20 $ vendredi, à la suite de l’annonce de l’acquisition d'Oldford Group. La veille, l’action s’échangeait aux environ de 14 $.

 

Au cours des dernières années, Amaya a connu une croissance rapide, en partie grâce à une série d’acquisitions stratégiques. Lors de son exercice financier 2013, terminé en décembre dernier, Groupe de jeux Amaya a enregistré des recettes de 155 millions $ et des profits de 15,7 millions $.

 

Le principal actionnaire de Groupe de jeux Amaya est David Baazov, le chef de la direction, qui détenait 26 % des titres en circulation, avant l’achat d'Oldford Group. Natcan, Clarington, BMO et Fiera Capital se retrouvaient derrière M. Baazov, avec des participations variant de 1,6 % à 3,3 %.