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Récits de voyage

Le défi Rinjani

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La veille du départ à l’agence de trekking, j’ai rencontré mes trois compagnons de groupe: deux Allemands et une Hollandaise. Nous avions un guide et également deux porteurs qui s’occupaient de transporter la nourriture, les tentes et les sacs de couchage. Nous avons préparé nos petits sacs, reçu les consignes pour le déroulement de l’expédition.

Après une bonne nuit de sommeil, nous avons débuté notre montée. Dès les premiers mètres dans le parc national, j’ai compris que ce serait un gros défi que de me rendre jusqu’au sommet. Le chemin était très à pic et la végétation dense. J’ai pris conscience de l’importance de suivre mon propre rythme pour m’assurer de me rendre au sommet.

L’ambiance qui régnait dans la forêt tropicale était assez impressionnante. Il y avait des nuages de brume qui se faufilaient entre les arbres dans la jungle. Après neuf heures de montée, nous avons atteint notre premier campement à 2600 mètres d’altitude. J’étais complètement épuisée, mais la vue était absolument magnifique. Je pouvais apercevoir le sommet du volcan, ainsi que le lac dans le cratère. Je voyais également toute la partie Nord-Ouest de Lombok, incluant les îles Gili. Pour terminer cette première journée, nous avons mangé sous un ciel étoilé comme j’ai rarement vu.

La récompense de la nature

Le lendemain, je me suis levée à l’aurore pour profiter de la vue et du lever du soleil. La planification du jour était de descendre de 600 mètres pour se rendre au bord du lac volcanique, afin de pouvoir s’y baigner et s’y reposer un peu. La descente était plutôt escarpée.

Rendue au bord du lac, la baignade a fait le plus grand bien à mes muscles endoloris. J’ai profité grandement du fait que je me baignais dans un lac volcanique. Le décor était sublime. Nous pouvions apercevoir le sommet et le cône du volcan dans le centre du lac, puis nous avons marché quelques mètres plus loin pour nous rendre aux sources thermales. Je n’avais aucune idée qu’il y avait autant de beauté et de végétation sur ce volcan. Nous avons traversé une grande étendue de gazon vert éclatant entre les falaises et de grandes chutes dominaient le paysage.

Ensuite, nous devions remonter les 600 mètres pour rejoindre le camp de base #2. Ouf!... C’était presque de l’escalade sans harnais. Sous le gros soleil, on devait s’agripper sur les rochers. J’ai mis trois heures pour me rendre à destination. Après un autre magnifique coucher du soleil, nous sommes allés tôt au lit, puisque le plus gros restait à venir: le sommet!

Dans les nuages

02h30: le guide vient nous réveiller pour commencer l’ascension à 03h00. J’étais là dans le noir avec ma lampe torche à me répéter que c’était le dernier effort nécessaire pour atteindre mon objectif. Mon corps avait des séquelles des deux derniers jours, mais bien habillée pour contrer le froid matinal, j’étais déterminée à dépenser mes dernières énergies. Plus on montait, plus le vent nous fouettait le visage et plus il faisait froid. La dernière heure et demie était la pire, puisqu’à l’approche du sommet chaque pas était difficile. J’en faisais un et je reculais de deux à cause de la roche volcanique. J’ai assisté au lever du soleil sur le chemin. Après quatre heures d’ascension, vers 07h00 j’ai finalement réussi à mettre le pied sur le sommet à 3726 mètres. J’étais dans les nuages. La vue était magnifique et j’étais fière d’avoir réussi. J’ai pris plusieurs longues minutes pour vivre le sentiment d’accomplissement.

Puis j’ai amorcé la descente de cinq heures. C’était glissant, escarpé, et je suis tombée sur les fesses dans la petite roche une bonne vingtaine de fois. La pluie était de la partie pour les deux dernières heures. J’étais trempée jusqu’à l’os quand je suis finalement arrivée à la sortie du parc national où le camion venait nous chercher pour nous ramener en ville.

Une chose est certaine, je lève mon chapeau aux guides et aux porteurs qui font l’ascension une fois par semaine. Les porteurs n’ont même pas de sac à dos, ils font le chemin avec deux paniers attachés à un bout de bois qu’ils portent sur leurs épaules et ils passent par des chemins inimaginables.

C’est difficile de décrire toutes les émotions par lesquelles je suis passée durant ces trois jours. La récompense des paysages et le dépassement personnel valent absolument l’effort physique nécessaire pour relever ce fantastique défi que représente Rinjani.

 

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