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Le Café Cherrier en colère contre Ferrandez

En plus du loyer de la terrasse qui passe à 10 000 $, le Café Cherrier doit adapter son mobilier extérieur

Jacques Boisseau
Le propriétaire du Café Cherrier Jacques Boisseau tient les rênes de l’établissement depuis plus de 30 ans. Photo Mélanie colleu


Le propriétaire d’un restaurant emblématique du Plateau-Mont-Royal est irrité par l’admi­nis­­tration du maire Luc Ferrandez. Non seulement le prix de sa terrasse est passé de 625 $ à 10 000 $ en l’espace de deux ans, mais il doit également changer une partie de ses chaises parce qu’elles ne cadrent pas avec «l’esthétisme» voulu par l’arrondissement.

La réputation du Café Cherrier n’est plus à faire sur le Plateau-Mont-Royal. Ce restaurant aux allures de bistro parisien, situé à l’angle des rues Saint-Denis et Cherrier, est perçu par beaucoup comme une escale incontournable des amateurs de cuisine française.

Jacques Boisseau, le propriétaire, en tient fièrement les rênes depuis plus de 30 ans. Mais celui qui emploie une cinquantaine de personnes compte aujourd’hui parmi les nombreux commerçants excédés par la politique du maire du Plateau, Luc Ferrandez.

De 625 $ à 10 000 $

En l’espace de deux ans, le loyer qu’il verse à l’arrondissement pour l’utilisation d’une partie de sa terrasse a fait un bond. En 2013, il est d’abord passé de 625 $ par an à 5000 $. Puis, cette année, l’administration lui a indiqué qu’elle s’était trompée et qu’il devait en réalité 10 000 $. En plus de devoir s’acquitter de cette nouvelle somme, il devra également payer rétroactivement les 5000 $ qui manquaient en 2013.

«C’est du vol, le 5000 $, c’est leur erreur [...]. Et avec un loyer à 10 000 $, ça va me coûter de l’argent d’exploiter cette terrasse. Autant la fermer», peste-t-il, estimant que l’arrondissement met la corde au cou des restaurateurs. «Tous ceux qui sont installés sur le domaine public vont vous dire que ça n’est pas rentable d’avoir une terrasse. Les permis sont trop chers.»

Rattraper une iniquité

De son côté, l’administration du maire Ferrandez se défend d’avoir tout simplement voulu être équitable. Le Café Cherrier détenait depuis 1985 un statut particulier, adopté à l’époque du maire Jean Drapeau, qui lui permettait de ne payer que 625 $ par an.

«En 2013, on a voulu réparer cette iniquité par rapport aux autres restaurateurs. [...] Oui, il y a eu une erreur dans les coûts, admet Michel Tanguay, le responsable des communications de l’arrondissement, mais quand Hydro-Québec fait une erreur dans votre facturation, vous devez quand même payer», avance-t-il.

Il reconnaît que passer de 625 $ à 10 000 $, «ça donne un coup», mais il rétorque que M. Boisseau «a fait des profits pour une bouchée de pain pendant des années. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, réplique-t-il. Et si les exploitants renouvellent leur permis chaque année, c’est qu’ils y gagnent.»

Des chaises en plastique

Jacques Boisseau n’est pas au bout de ses peines avec l’arrondissement puisque ce dernier lui demande également de changer ses chaises de terrasse grises en plastique de type PVC.

«C’est un critère esthétique. On ne veut pas que les terrasses du Plateau ressemblent à n’importe quoi, on veut que ça s’harmonise», explique M. Tanguay. «J’ai reçu un avis qui me donnait sept jours pour les changer. Ça fait 30 ans que je les ai, ces chaises, elles n’ont jamais dérangé qui que ce soit et je n’en ai jamais brisé une», termine M. Boisseau, déterminé à en découdre avec l’arrondissement.

 

Mesures controversées du maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, au cours des dernières années
Circulation
Le maire Ferrandez a piloté la reconfiguration d’une partie du réseau routier de l’arrondissement pour alléger la circulation, entre autres, aux abords des écoles. Les sens uniques, impasses et interdictions de tourner constituent un véritable casse-tête pour de nombreux automobilistes.
Déneigement
Le maire Ferrandez a pris la décision de ne plus charger la neige la fin de semaine afin d’économiser des millions de dollars.
Parcomètres
L’administration a ajouté 600 parcomètres en 2010 et augmenté leur prix de 2 $ à 3 $ de l’heure.
Commerçants
De nombreux commerçants du Plateau-Mont-Royal affirment connaître une baisse d’achalandage à cause des mesures de M. Ferrandez et ils pestent contre les taxes toujours trop élevées.
Vélo
L’administration Ferrandez a mené une opération «retraits de vélo» au printemps en décrochant les vélos cadenassés à du mobilier urbain ou des arbres pour les mettre, sans en aviser leurs propriétaires, à la fourrière.






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