Douée et novatrice, mais pas administratrice
Le contre-interrogatoire de l’ex-lieutenante-gouverneure s’est amorcé jeudi
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Après trois jours d’interrogatoire, la poursuite a entrepris, jeudi, le difficile exercice de contre-interroger Lise Thibault au sujet des accusations d’abus de confiance et de fabrication de faux qui pèsent contre elle.
«Vous êtes une femme intelligente, vous, Mme Thibault, n’est-ce pas? Non, je ne suis pas très intelligente. Je suis juste une femme douée, avec les talents qui m’ont été donnés.»
La femme de 75 ans a esquivé plusieurs questions qui lui ont été posées, hier. Elle a bifurqué pour répondre autre chose.
«À plusieurs reprises dans votre témoignage, vous avez dit des choses comme: “On a fait construire trois écoles” ou encore “On siégeait sur le conseil d’administration”. J’imagine donc que vous étiez une bonne administratrice?» a questionné le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Marcel Guimont.
«Vous savez, je n’étais pas administratrice, j’étais novatrice et, qui plus est, «on» exclut la personne qui parle», a rétorqué la dame, faisant rire l’ensemble des personnes présentes dans la salle.
Golf et Fondation
Hier, plusieurs des sujets abordés en interrogatoire l’ont aussi été en contre-interrogatoire, comme celui, épineux, de la voiturette de golf adaptée pour l’ex-lieutenante-gouverneure.
«Où sont, aujourd’hui, les trois karts de golf payés par les gouvernements?» a demandé Me Guimont. «Ils sont chez moi, à ma résidence, et il y en a un qui est à la disposition des gens, qui peuvent venir chez moi pour l’emprunter», a-t-elle répondu à l’avocat.
La Fondation Lise Thibault a aussi été ramenée sur le tapis par le poursuivant. «Pourquoi, Mme Thibault, ne jamais avoir dit à Patrimoine Canada que vous aviez une Fondation? Est-ce que vous aviez lu le chapitre sur les conflits d’intérêts que l’on retrouve dans le cahier que vous appelez «la bible», remis au lieutenant-gouverneur?» a demandé Me Guimont.
«Je ne sais même pas s’il avait intérêt à savoir ça», a-t-elle rétorqué.
Lecture des quotidiens
Le poursuivant a également demandé à l’ex-lieutenante-gouverneure de nommer, si elle en était capable, les huit quotidiens qu’elle lisait chaque jour lorsqu’elle était en fonction 24 heures sur 24.
«Il y avait Le Soleil, Le Journal de Québec, La Presse, Le Devoir et Le Nouvelliste», a-t-elle énuméré.
Le procès de la septuagénaire se poursuit vendredi.